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La Turquie serait en passe d'accepter l'entrée de la Suède dans l'Otan

La Turquie serait en passe d'accepter l'entrée de la Suède dans l'OTAN [AFP - Adem Altan]
La Turquie serait en passe d'accepter l'entrée de la Suède dans l'OTAN / Le Journal de 22h30 / 24 sec. / le 26 décembre 2023
Les députés turcs ont entrouvert mardi les portes de l'Otan à la Suède en échange d'un possible engagement américain sur les avions F-16. Ils devraient très rapidement approuver le Protocole d'adhésion et valider définitivement son entrée.

La Turquie était le dernier membre de l'Alliance atlantique, avec la Hongrie, à barrer la route à la Suède, multipliant exigences et prétextes pour justifier ses réticences. Mais après 19 mois de suspense (un record pour un processus d'adhésion à l'Otan), la commission des Affaires étrangères du Parlement à Ankara a approuvé le texte et l'a transmis à l'Assemblée plénière pour adoption définitive, une formalité qui devrait suivre dans les heures ou les jours qui viennent. Aucune date n'a toutefois été précisée.

La décision a été aussitôt saluée par le ministre suédois des Affaires étrangères Tobias Billström et par le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg.

"Complaisance" envers les kurdes

"Je compte sur (la Turquie et la Hongrie) pour achever aussi rapidement que possible leurs procédures de ratification" sur l'adhésion de la Suède, "qui rendra l'Otan plus forte", a indiqué ce dernier dans un communiqué.

La Suède avait déposé sa candidature auprès de l'alliance militaire occidentale après le début de la guerre russe en Ukraine, en même temps que la Finlande, admise elle en avril.

>> Lire : La Finlande devient officiellement le 31e membre de l'Otan

Lundi, Fuat Oktay, député du parti au pouvoir AKP et président de la commission des Affaires étrangères, avait évoqué un "changement dans la politique de la Suède, quelques décisions adoptées par les tribunaux" allant dans le sens des exigences d'Ankara, notamment en matière de "lutte anti-terroriste".

Des avions de chasse en échange?

Depuis le début du processus, le président Recep Tayyip Erdogan n'a eu de cesse de fustiger la mansuétude supposée de Stockholm envers certains groupes kurdes, qu'il considère comme terroristes. Début décembre, il avait ajouté comme condition la ratification par le Congrès américain de la vente d'avions de chasse F-16 à la Turquie.

Le gouvernement américain n'est pas hostile à cette vente, mais le Congrès l'a bloquée jusqu'ici pour des raisons politiques, dont les tensions avec la Grèce - membre elle aussi de l'Otan - qui se sont calmées récemment. Le soutien de la Turquie au Hamas palestinien a encore compliqué le processus.

Mais il semble qu'après un long silence de Washington, un entretien téléphonique mi-décembre avec le président américain Joe Biden ait fini de donner au dirigeant turc les gages nécessaires. Et même si aucun consensus n'est acquis au sein du Parlement truc ni au Congrès américain, les choses pourraient donc évoluer rapidement.

ats/jop

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