Graver le Colisée, rouler sur le Ponte Vecchio, attraper une robe de geisha: quand les touristes dérapent
Monument symbole de Rome, le Colisée attire chaque année des millions de touristes. Parmi eux, certains ne résistent pas à l'envie de graver leurs initiales sur les antiques pierres, à l'instar d'une jeune touriste suisse en juillet dernier.
Une enquête a été ouverte après qu'un guide italien a filmé avec son smartphone la jeune femme de 17 ans en train de graver la lettre "N" sur un mur du monument historique. Le guide, qui accompagnait un groupe au moment des faits, a été alerté par un touriste. Il a signalé le cas au personnel de sécurité du Colisée. La touriste suisse risque une amende pouvant aller jusqu'à 15'000 euros pour dégradation et détérioration de biens culturels.
>> Lire : Une Suissesse accusée d'avoir endommagé un mur du Colisée à Rome
Graffiti de football à Florence
Fin août, à Florence, c'est une colonnade du
corridor de Vasari
qui a été marquée d'inscriptions à la bombe, évoquant un club de football munichois. Grâce aux caméras de surveillance, deux touristes allemands ont pu être identifiés comme les responsables des dégradations.
Dans la même ville, en début d'année, un touriste américain s'est engagé en voiture de location sur le fameux Ponte Vecchio, sous prétexte qu'il cherchait une place de parking. Rapidement repéré par la police municipale, il a été condamné à une amende salée.
Ces actes de vandalisme poussent l'Italie à vouloir serrer la vis: alors que les enquêtes judiciaires sont souvent très longues, le ministre de la Culture voudrait accélérer les procédures en permettant à l'administration d'appliquer des sanctions immédiates à l'encontre des responsables de dégradations.
>> Lire : L'Italie veut serrer la vis face aux actes de vandalisme sur ses monuments
Mais l'Italie n'est pas la seule victime des gaffes des visiteurs. Un touriste américain a par exemple détruit des statues au musée d’Israël à Jérusalem parce qu'elles contrariaient ses convictions religieuses.
Toucher les robes des geishas au Japon
En à peine dix ans, le nombre de touristes a été multiplié par cinq au
Japon
. Dans les destinations stars comme Kyoto, les comportements inadéquats des visiteurs révoltent les locaux. Pour éviter ces chocs culturels, les autorités locales ont choisi d’installer des panneaux d'affichage qui rappellent les gestes à proscrire dans la rue, comme manger, fumer, prendre en photos des rues privées ou encore toucher les geishas, sous peine d’amende.
"Beaucoup de touristes tentaient d'arrêter les geishas, essayaient de les attraper par le kimono. C'était vraiment impoli! C'est pour ça qu'ils ont mis ces panneaux", raconte un guide touristique. Mais certains ont du mal à résister. "Je vais un peu vite pour prendre des photos parce que c’est interdit apparemment et donc, en tant que bon Français, on essaie d’enfreindre un peu la loi", confie un touriste.
>> Lire : Confronté à un boom du tourisme, le Japon se bat contre les visiteurs indélicats
Se déshabiller dans des lieux saints en Indonésie
En
Indonésie
, Bali veut instaurer de nouvelles règles pour lutter contre les comportements considérés comme offensants pour les croyances locales. Il faut dire que les touristes se laissent parfois aller, comme cette visiteuse allemande qui est entrée nue dans un temple au mois de mai, cette Russe qui avait posé dévêtue sur un banian sacré le même mois ou un blogueur, russe également, qui s'était déshabillé sur un volcan au mois de mars. Un couple estonien a même été pris en flagrant délit en train de faire l'amour dans un temple hindouïste à Saraseda.
Confrontées à un tourisme de masse toujours plus important, de nombreuses destinations touristiques mettent donc en place de nouvelles règles. Mais elles devraient aussi pouvoir compter sur le bon sens des visiteuses et visiteurs, puisque le respect des coutumes locales devrait être la règle numéro un du tourisme...
Sujet radio: Katja Schaer
Texte web: Victorien Kissling