Dans un pays où moins de 12% de la population fume quotidiennement, environ 15% des 14-17 ans s'adonnent à la cigarette électronique, selon des chiffres officiels. L'Australie avait déjà interdit l'importation des cigarettes électroniques jetables dans le but d'assécher le marcher.
"La grande majorité des cigarettes électroniques contiennent de la nicotine et les enfants deviennent dépendants", a souligné le ministre de la Santé, Mark Butler. Ce phénomène est selon lui d'autant plus "préoccupant" que les vapoteurs ont trois fois plus de chance de fumer aussi du tabac.
Pour la professeure Emily Banks, de l'Australian National University, il s'agit d'une stratégie délibérée des industriels. "Il y a plus de 17'000 saveurs disponibles, et ce ne sont pas forcément des saveurs qui sont nécessaires pour arrêter de fumer: chewing-gum, rêve de licorne, goût limonade", explique Emily Banks dans La Matinale.
"Et même la forme de ces produits est pensée pour plaire aux enfants. Il y en a même qui ressemblent à des surligneurs, ou des clés USB, qu'on peut cacher dans sa trousse à crayons."
Besoin d'une ordonnance
Ces saveurs seront bientôt interdites, tandis que la nicotine liquide ne pourra plus être vendue qu'en pharmacie, sur présentation d'une ordonnance.
John, un consommateur de cigarette électronique, ne compte pas s'embarrasser avec de telles démarches. Il envisage au contraire saisir cette opportunité pour arrêter complètement le vapotage. "Je vais sûrement avoir envie de tuer quelqu'un pendant deux semaines, mais après ça ira!"
La semaine dernière, l'Organisation mondiale de la santé a appelé à une action urgente pour protéger les enfants et les non-fumeurs des effets néfastes des cigarettes électroniques en restreignant ou en encadrant davantage leur distribution.
Grégory Plesse/asch avec afp
La France veut aussi interdire les cigarettes électroniques jetables
En France, l'Assemble nationale a adopté à l'unanimité début décembre un texte pour interdire les cigarettes électroniques à usage unique, un premier pas vers une interdiction qui devra encore être confirmée par Bruxelles.
Porté par les députés Francesca Pasquini (écologiste) et Michel Lauzzana (Renaissance), le texte soutenu par le gouvernement a été salué par tous les groupes politiques et adopté par les 104 députés présents. Il devra désormais aller au Sénat mais aussi obtenir l'aval de la Commission européenne, dans une procédure que le gouvernement espère voir aboutir d'ici la fin de l'été prochain.
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