En son temps, Winston Churchill trouvait parfaite la taille d’une bouteille de champagne de la contenance d’une pinte. Aujourd'hui, le gouvernement britannique se félicite de retrouver l’usage des bouteilles de 568 ml (soit une "pinte"), une "liberté retrouvée grâce au Brexit".
Benjamin Nicolaï, de chez Dame Jane, un distributeur de vins bio basé à Rennes, en France, s’amuse de l’ironie de cette décision: "La bouteille de 75 cl vient d'une demande des Anglais. Donc demander de changer de système, ce n'est pas 'changer de système', c'est juste vouloir e*** le monde", lance-t-il.
Un impact sur les producteurs et le marché britannique est à craindre. "Actuellement, le producteur est assassiné par le coût du verre", rappelle Benjamin Nicolaï. "Il va devoir changer de format de bouteille pour un marché spécifique. Qui les produit en France? Il va falloir en trouver. Et si c'est pour les importer d’Angleterre pour les renvoyer ensuite, il n'y a pas de logique écologique. Ensuite, est-ce qu’il faut un bouchon spécifique? Est-ce qu’il faut une capsule, une capsule à vis? Est-ce qu’il faut changer les cartons? Combien de bouteilles va-t-on mettre dans les cartons: quatre, dix, douze, vingt-quatre?" s'interroge-t-il.
"Ils n’ont plus qu’à importer du vin en gros et mettre en bouteille sur place"
"Tout cela modifie les unités de valeur qu’on avait avec le système mondial de bouteilles de 75 cl. S’ils veulent avoir un format différent juste pour se faire plaisir, ils n’ont plus qu’à importer du vin en gros et faire des mises en bouteille sur place. Ce sera le plus simple pour tout le monde", conclut Benjamin Nicolaï.
En outre, cette mesure devrait faire augmenter le prix du vin britannique. Elle signe aussi probablement la fin des vins bio et nature venus d'outre-Manche.
Sujet radio: Sidonie Gaucher
Adaptation web: Julien Furrer