Le Premier ministre japonais Fumio Kishida a averti que les séismes qui secouent le centre du Japon depuis lundi ont fait de "nombreuses victimes" et d'importants dégâts. "Nous devons mener une course contre la montre" pour sauver des vies, a-t-il ajouté.
L'agence météorologique japonaise (JMA) a comptabilisé plus de 50 séismes de magnitude égale ou supérieure à 3,2 en l'espace de quatre heures dans la péninsule de Noto, au nord du département d'Ishikawa, qui borde la mer du Japon.
Le plus important d'entre eux est survenu à 16h10 (08h10 en Suisse) à la pointe nord-est de la péninsule. Initialement annoncé à 7,4, sa magnitude a rapidement été révisée en hausse: 7,5 selon l'Institut de géophysique américain USGS, 7,6 selon la JMA.
Jusqu'à Tokyo
Cette secousse a été ressentie jusqu'à Tokyo, située à plus de 300 km à vol d'oiseau de Noto.
"Je n'ai jamais connu ça auparavant, c'était tellement effrayant. Je suis tout de suite sorti (de la maison, NDLR) mais le sol tremblait" a déclaré un homme âgé à la chaîne NHK.
Une alerte au tsunami a été aussitôt déclenchée par la JMA, avertissant initialement que des vagues allant jusqu'à cinq mètres de haut étaient à craindre. L'agence a abaissé plus tard ce niveau maximum théorique à trois mètres.
Cependant ce scénario du pire ne s'est pas matérialisé: les plus importantes vagues de tsunami, mesurées dans le port de Wajima dans la péninsule de Noto, ont atteint 1,2 mètre de haut.
La menace de tsunami est "largement écartée", estime désormais le Centre d'alerte aux tsunamis dans le Pacifique (PTWC), une agence américaine basée à Hawaï.
"Situation horrible"
Les dégâts causés directement par les séismes étaient plus importants, en particulier sur des maisons anciennes, généralement bâties en bois.
Sur une vidéo postée sur le réseau social X, on pouvait voir des maisons anciennes en bois effondrées. "C'est le district Matsunami de Noto. Nous sommes dans une situation horrible. S'il vous plaît, venez nous aider. Ma ville est dans une situation horrible", implore une personne dans cette vidéo.
D'autres images de la télévision japonaise montraient des personnes évacuées attendant dehors dans le froid, certaines se couvrant d'épaisses couvertures, d'autres tenant des enfants dans les bras.
Des villes de l'Extrême-Orient russe, dont Vladivostok, ont à leur tour émis lundi une "alerte" face à un possible risque de tsunami, mais sans procéder à des évacuations à ce stade.
Etat normal des centrales nucléaires
Environ 33'500 foyers ont été privés d'électricité dans les trois départements japonais d'Ishikawa, Toyama et Niigata, tous situés au bord de la mer du Japon, selon des fournisseurs locaux d'électricité.
Plusieurs autoroutes proches des épicentres ont été fermées à la circulation et le trafic des trains à grande vitesse (shinkansen) entre Tokyo et Ishikawa était également interrompu, a annoncé Japan Railways.
Situé sur la ceinture de feu du Pacifique, le Japon est l'un des pays où les séismes sont les plus fréquents au monde.
L'archipel applique en conséquence des normes de construction extrêmement strictes, de sorte que les bâtiments résistent généralement à de puissants séismes, et les habitants sont rompus à ce genre de situations auxquelles ils se préparent régulièrement.
Mais le Japon est hanté par le souvenir du terrible séisme de magnitude 9,0 suivi d'un tsunami géant en mars 2011 sur les côtes nord-est du pays, une catastrophe qui a fait quelque 20'000 morts et disparus.
Ce désastre avait aussi entraîné l'accident nucléaire de Fukushima, le pire depuis celui de Tchernobyl en 1986.
>> Relire : A Fukushima, personne n'a oublié le tsunami d'il y a 12 ans
"Aucune anomalie" n'a été détectée pour l'heure dans les centrales nucléaires les plus proches des séismes survenus lundi, y compris dans celle de Shika précisément située dans le département d'Ishikawa, selon l'autorité japonaise de sûreté nucléaire (NRA).
edel/ebz avec afp