Trente-quatre personnes soupçonnées d'espionnage au profit d'Israël ont été arrêtées en Turquie, ont annoncé mardi les autorités turques. Elles sont notamment accusées d'avoir préparé des enlèvements.
Les suspects, interpellés dans plusieurs provinces du pays, sont soupçonnés d'avoir espionné des ressortissants étrangers résidant en Turquie pour le compte des services secrets israéliens, a indiqué l'agence de presse officielle Anadolu.
Douze autres suspects, accusés des mêmes faits, sont recherchés, selon le bureau du procureur d'Istanbul.
Une source sécuritaire a indiqué à l'AFP que les suspects, pour la plupart de nationalité étrangère, ont été recrutés dans le cadre d'"opérations visant des Palestiniens et leurs familles".
"Enlèvements" en préparation
Le ministre turc de l'Intérieur Ali Yerlikaya a affirmé sur le réseau social X que les services de renseignement israéliens préparaient l'"agression" ou l'"enlèvement" de ressortissants étrangers, sans préciser leur nationalité.
Depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas en octobre, le président turc Recep Tayyip Erdogan, allié traditionnel de la cause palestinienne, a multiplié les invectives à l'égard d'Israël.
Alors qu'il avait ouvert en 2022 une nouvelle ère dans les relations avec Israël après une décennie de brouille, le chef de l'Etat a estimé mercredi dernier qu'il n'existait "aucune différence" entre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et Adolf Hitler.
Mardi, le chef de l'Etat turc a dénoncé une "tentative de sabotage contre la Turquie et ses intérêts". "Nous allons stopper ce manège", a-t-il dit. Israël a demandé mi-octobre à ses ressortissants et ses diplomates en poste en Turquie de quitter le pays par mesure de sécurité.
Le Hamas accueilli en Turquie
La police turque avait arrêté en 2021 et 2022 plusieurs dizaines d'individus soupçonnés d'espionner des Palestiniens résidant en Turquie pour le compte des services de renseignement israéliens.
Des cadres du mouvement palestinien Hamas ont longtemps trouvé refuge à Istanbul, mais les autorités turques leur ont demandé de quitter la Turquie après l'attaque menée le 7 octobre. Certains s'y sont toutefois rendus à nouveau, notamment pour y rencontrer de hauts responsables turcs.
Début décembre, le président Erdogan avait prévenu Israël de "graves conséquences" si des membres du Hamas étaient pris pour cible sur le sol turc.
rad et fgn avec afp