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Après des polémiques, la présidente de l'Université Harvard a démissionné

Très critiquée pour ses propos sur l’antisémitisme, la présidente de la prestigieuse université américaine Harvard démissionne
Très critiquée pour ses propos sur l’antisémitisme, la présidente de la prestigieuse université américaine Harvard démissionne / 19h30 / 2 min. / le 3 janvier 2024
La présidente de la prestigieuse université américaine Harvard, Claudine Gay, a annoncé mardi sa démission. Elle avait été accusée de plagiat et avait dû se justifier lors d'une audition tendue au Congrès au sujet de la lutte contre l'antisémitisme dans les campus.

"C'est le coeur lourd mais avec un profond amour pour Harvard que je vous écris pour vous annoncer que je vais quitter mon poste de présidente", a déclaré Claudine Gay, 53 ans, dans une lettre de démission publiée mardi.

Cette professeure de sciences politiques - devenue en juillet la première présidente noire de l'université Harvard, située près de Boston - était ces dernières semaines sous le feu des critiques.

Elle était visée par des accusations de plagiat liées à ses travaux universitaires, alimentées par un site conservateur. Lors d'une audition parlementaire sur la lutte contre l'antisémitisme sur les campus, elle avait également été la cible de critiques liées à ses réponses à l'élue républicaine Elise Stefanik, qui a assimilé les appels de certains étudiants à l'"Intifada" à une incitation à "un génocide contre les juifs en Israël et dans le monde".

Depuis l'attaque sanglante du Hamas en Israël le 7 octobre, suivie de représailles meurtrières de l'armée israélienne dans la bande de Gaza, le conflit déchaîne les passions dans les universités américaines les plus renommées.

Tollé

Mardi 5 décembre, dans une ambiance tendue, Claudine Gay et ses homologues de l'université de Pennsylvanie et du Massachusetts Institute of Technology, Elizabeth Magill et Sally Kornbluth, avaient répondu cinq heures durant aux questions d'élus de la Chambre des représentants.

Lorsque Elise Stefanik avait demandé si "appeler au génocide des juifs violait le règlement sur le harcèlement à Harvard, oui ou non?", Mme Gay avait répondu: "Cela peut, en fonction du contexte", avant d'ajouter: "Si c'est dirigé contre une personne."

"Si le discours devient acte, cela peut devenir du harcèlement", a répondu Elizabeth Magill à la même question. "C'est une décision qui dépend du contexte".

Leurs réponses, devenues virales, ont provoqué un tollé jusqu'à la Maison Blanche, dont un porte-parole, Andrew Bates, a jugé "incroyable que cela doive être dit: les appels au génocide sont monstrueux".

"Attaques immondes"

"Il a été compliqué de voir le doute planer quant à mes engagements à faire face à la haine et à respecter la rigueur académique (...) et effrayant de faire l'objet d'attaques personnelles et de menaces alimentées par du racisme", a expliqué Claudine Gay dans sa lettre de démission.

C'est la deuxième présidente de l'Ivy League - qui rassemble huit universités d'élite - à démissionner. En décembre, Elizabeth Magill, de l'université de Pennsylvanie, avait remis sa démission face aux pressions.

Plus de 70 parlementaires, dont deux démocrates, ainsi que des anciens étudiants et des donateurs de renom avaient réclamé le départ de Claudine Gay. La présidente avait toutefois reçu le soutien de la communauté éducative et avait été maintenue mi-décembre dans ses fonctions.

Harvard salue la "résilience" de Mme Gay

L'instance dirigeante de l'Université Harvard, qui a accepté mardi la démission de Claudine Gay, tout en saluant sa "résilience remarquable face à des attaques continues et profondément personnelles". "Si une partie de cette affaire a eu lieu de façon publique, une grande partie a pris la forme d'attaques immondes et dans certains cas racistes contre elle via des emails et des appels téléphoniques honteux", précise l'institution dans un communiqué.

La républicaine Elise Stefanik a de son côté qualifié sur le réseau X cette démission de "très tardive", assurant qu'il s'agissait du "début de ce qui constituera le plus grand scandale de toute université dans l'histoire".

Née à New York dans une famille d'immigrés haïtiens, Claudine Gay aura effectué la présidence la plus courte de l'histoire de l'université depuis sa fondation à Cambridge, près de Boston, en 1636.

ats/fgn

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