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Collision à l'aéroport de Tokyo-Haneda: l'Airbus A350 avait reçu "une autorisation d'approche"

Les restes calcinés de l'Airbus A350 de la Japan Airlines. [Keystone - Kyodo News]
Les restes calcinés de l'Airbus A350 de la Japan Airlines. - [Keystone - Kyodo News]
L'enquête se poursuit mercredi après la spectaculaire collision au sol entre deux avions survenue la veille à l'aéroport de Tokyo-Haneda, qui a fait cinq morts. Plusieurs indices suggèrent que l'avion de Japan Airlines, détruit par les flammes, n'était pas en tort.

Les 379 passagers et membres d'équipage du vol JAL516 ont tous survécu. Ils ont été été évacués après la collision de l'avion de ligne lors de son atterrissage avec un appareil plus petit des garde-côtes japonais, qui, lui, se préparait à décoller.

Le choc a provoqué une grosse explosion et l'avion de la JAL a pris feu avant de s'immobiliser un peu plus loin. Il a entièrement brûlé après l'évacuation de tous ses occupants à l'aide de toboggans gonflables à l'avant. Quatorze personnes ont été légèrement blessées, selon les pompiers.

Les images de l'aéroport de Tokyo-Handeda
Les images de l'aéroport de Tokyo-Haneda / L'actu en vidéo / 53 sec. / le 3 janvier 2024

Evacuation parfaitement réalisée

Pour Michel Polacco, expert de l’aviation interrogé mercredi dans La Matinale, c’est grâce avant tout à une procédure très stricte qu'une catastrophe a pu être évitée: "On doit faire certifier l’avion comme quoi il peut être évacué de tous ses passagers et membres d’équipage en moins de 90 secondes, en n'utilisant que la moitié des issues de secours", explique Michel Polacco, qui ajoute que les équipages sont formés régulièrement pour appliquer les mesures de cette certification.

>> Les explications de Michel Polacco, dans La Matinale :

Le consultant en aéronautique Michel Polacco. [CC-BY-SA - Polaccomichel]CC-BY-SA - Polaccomichel
Cinq morts dans une collision entre deux avions à l'aéroport de Tokyo: itw de Michel Polacco / La Matinale / 1 min. / le 3 janvier 2024

C'est une procédure d'évacuation "compliquée", mais elle été menée ici de manière "irréprochable", constate de son côté Doug Drury, un expert en aviation de l'Université de Central Queensland en Australie. "Un facteur clé, c'est que personne n'a essayé ici de prendre ses bagages à main! Il y a eu plusieurs accidents mortels par le passé parce que quelqu'un avait sorti ses bagages cabine", ralentissant ainsi l'évacuation de tous, a-t-il rappelé.

"Japan 516, continuez votre approche"

En revanche, cinq des six occupants de l'avion des garde-côtes sont morts. Seul le commandant de bord a réussi à évacuer, et a été gravement blessé.

Ils s'apprêtaient à décoller pour apporter des biens de première nécessité aux sinistrés du gigantesque séisme survenu lundi dans le département d'Ishikawa (centre du Japon).

L'avion JAL516, qui arrivait de Sapporo (nord du Japon), avait-il la permission d'atterrir? Interrogé mardi soir lors d'un point presse, un responsable de Japan Airlines a répondu: "D'après ce que nous avons compris, elle avait été donnée".

Les échanges radio de la tour de contrôle de Tokyo-Haneda, que l'AFP a consultés sur le site LiveATC.net, confortent cette version.

"Japan 516, continuez votre approche", peut-on entendre de la part d'un contrôleur aérien à 17H43 locales (08H43 GMT), soit quatre minutes avant la collision.

L'avion des garde-côtes fautif ?

Selon la suite de ces échanges radio communiqués mercredi par le ministère japonais des Transports, la tour de contrôle a demandé quelques minutes plus tard à l'avion des garde-côtes de se déplacer à un point d'arrêt, à l'écart de la piste.

Mais d'après un responsable des garde-côtes mentionné par la NHK, le pilote rescapé de cet appareil aurait affirmé juste après l'accident avoir obtenu la permission de décoller.

nr avec l'afp

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