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En Argentine, la justice met un frein provisoire aux réformes du travail de Javier Milei

En Argentine, la justice met un frein provisoire aux réformes du travail de Javier Milei. [EPA/Keystone - Juan Ignacio Roncoroni]
En Argentine, la justice met un frein provisoire aux réformes du travail de Milei / Le Journal horaire / 36 sec. / le 3 janvier 2024
La justice argentine a retoqué mercredi, du moins provisoirement, des réformes du droit du travail incluses dans le "méga-décret" dérégulateur du président ultralibéral Javier Milei. Le nouveau chef de l'Etat ultralibéral subit ainsi un premier revers.

La Chambre nationale du Travail, qui avait été saisie par la CGT, la plus grande centrale syndicale du pays, a pris "une mesure conservatoire suspendant l'applicabilité" des dispositions du chapitre "Travail" du décret du 20 décembre, dans l'attente d'un examen législatif sur le fond.

Cette suspension vaut "jusqu'à ce qu'une décision définitive soit rendue sur la question de fond soulevée dans la présente procédure", soulignent les juges dans leur décision, publiée par plusieurs médias, dont l'agence officielle Telam.

Le jugement, un premier revers quoique temporaire, pour l'élan réformateur ultralibéral de Javier Milei, va faire l'objet d'un appel imminent du gouvernement.

"Décret d'urgence"

Javier Milei, investi le 10 décembre, avait annoncé dix jours plus tard un "Décret de nécessité et d'urgence" (DNU), posant le cadre d'une dérégulation massive de l'économie, modifiant ou abrogeant plus de 300 normes, affectant notamment le travail, l'encadrement des prix et loyers, la privatisation d'entreprises publiques, les réglementations aux exportations et importations.

Présentant le décret, le chef de l'Etat l'avait justifié par le besoin "d'entamer le chemin vers la reconstruction du pays, rendre la liberté et l'autonomie aux individus et commencer à désarmer l'énorme quantité de régulations qui ont retenu, entravé et empêché la croissance économique".

Ce "DNU" est techniquement entré en vigueur, mais sous réserve d'être ultérieurement approuvé par le Parlement, où le parti de Javier Milei n'est que la troisième force. Et dans un échéancier encore hypothétique.

Vifs débats

Mais il fait déjà l'objet de vifs débats entre juristes sur son caractère constitutionnel ou non. En parallèle, il a été visé par une dizaine de recours en justice, dont celui de la CGT en référé, déposé la semaine dernière.

Les aspects les plus polémiques des réformes du droit du travail proposées portent, pour les syndicats, sur l'extension de la période d'essai de 3 à 8 mois, la baisse des indemnisations en cas de licenciement, des limites au droit de grève, la possibilité de licenciement en cas de blocage ou occupation du lieu de travail.

Grève générale le 24 janvier

Le recours en justice est un des trois axes de lutte - avec la rue et le parlement - de l'opposition, vent debout contre la révolution libérale de Javier Milei, et son méga-décret en particulier: la CGT a convoqué une grève générale et mobilisation pour le 24 janvier, la grève la plus précoce contre un gouvernement en 40 ans de démocratie.

ats/fgn

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