En suspendant l'obligation, pour les voitures immatriculées en Serbie, de cacher les symboles serbes de leur plaque d'immatriculation, le gouvernement du Kosovo a levé la dernière barrière à la libre circulation des automobilistes entre la Serbie et le Kosovo.
Fin décembre, Belgrade avait déjà décidé d'autoriser au 1er janvier 2024 les voitures immatriculées au Kosovo à entrer en Serbie sans cacher leur plaque.
>> Relire : Un accord met fin à la querelle sur les plaques minéralogiques entre le Kosovo et la Serbie
Des autocollants pour masquer les plaques
Jusqu'à présent, pour entrer au Kosovo, les conducteurs de voitures immatriculées en Serbie devaient apposer un autocollant sur le blason et les lettres "SRB" de leurs plaques. Et de même dans l'autre sens: les symboles kosovars devaient être cachés.
La nouvelle situation "permet une circulation libre et aisée entre les deux Etats", a estimé le Premier ministre du Kosovo Albin Kurti. Mais elle "intervient après deux années pendant lesquelles la Serbie a utilisé la question des plaques d'immatriculation comme prétexte pour envenimer la situation sécuritaire dans le nord de notre pays", a-t-il ajouté.
Le Kosovo, 1,8 million d'habitants dont 120'000 Serbes, a déclaré son indépendance de la Serbie en 2008 - ce que Belgrade n'a jamais accepté. Et la question reste obsessionnelle pour une partie des Serbes, qui considèrent le territoire comme leur berceau national et religieux.
Un vieux serpent de mer
La question des plaques d'immatriculation est un vieux serpent de mer des négociations entre la Serbie et le Kosovo, menée sous l'égide de l'Union européenne. Dès 2011, Belgrade et Pristina avaient accepté de reconnaître leurs plaques d'immatriculation, mais la décision n'a jamais été complètement appliquée.
En 2022, Pristina avait annoncé qu'il serait désormais interdit d'utiliser des plaques d'immatriculation serbes, qui ornent nombre de voitures de la minorité serbe du Kosovo, dont plusieurs dizaines de milliers vivent dans le nord. Pour protester, ces derniers avaient démissionné de tous leurs postes dans les institutions de la région. Ils avaient ensuite boycotté les élections organisées pour les remplacer.
Depuis l'automne, les tensions sont retombées, mais les dernières réunions à Bruxelles sont restées stériles. Aucune date n'a encore été communiquée pour une prochaine rencontre entre les dirigeants serbes et kosovars.
ats/mac