La directive de la FAA "impose aux opérateurs (compagnies aériennes) d'inspecter l'appareil avant un nouveau vol", a indiqué l'agence dans un communiqué, estimant que cette opération nécessitait entre 4 et 8 heures par avion.
Selon des données communiquées par Boeing, quelque 218 exemplaires du 737 MAX 9 ont été livrés à ce jour. Avant l'annonce de la FAA, la compagnie aérienne américaine Alaska avait déjà neutralisé la totalité de ses 65 avions de ce modèle.
La décision faisait suite à un incident survenu vendredi peu après le décollage d'un vol Alaska Airlines depuis l'aéroport international de Portland à destination d'Ontario, dans la grande banlieue de Los Angeles.
"Problème de pressurisation"
La FAA a expliqué sur le réseau social X que le vol 1282 avait décollé vendredi vers 17h00, avant de revenir atterrir en toute sécurité après le signalement par l'équipage d'un "problème de pressurisation".
Selon des images postées sur les réseaux sociaux, une porte s'est ouverte et détachée de la carlingue en plein vol.
L'appareil, qui transportait 171 passagers et 6 membres d'équipage, était alors à près de 5000 m d'altitude, selon des données de vol du site FlightAware. Après avoir fait demi-tour, l'avion est revenu se poser à son aéroport d'origine, l'incident n'occasionnant que quelques blessés légers.
Selon le quotidien de Portland, The Oregonian, citant des passagers, personne ne se trouvait à la place immédiatement à côté de la cloison envolée.
Enquête
Le Bureau national de la sécurité des transports, la FAA et Alaska Airlines ont chacun assuré qu'ils enquêtaient sur l'incident.
"L'appareil est revenu atterrir en sécurité à l'aéroport international de Portland avec les 171 passagers et six membres d'équipage", selon un communiqué de la compagnie aérienne. "Même si ce type d'incident est rare, notre personnel de bord était entraîné et préparé à gérer en toute sécurité cette situation", ajoute le communiqué.
Boeing a connu ces dernières années des accidents graves et des difficultés techniques avec son 737 MAX.
"Un avion plus à risque que d'autres"
Michel Polacco, journaliste et expert de l’aviation, explique dans le 12h30 de la RTS que l'ancienneté du modèle est un facteur de risque: "On n'est pas passé loin d'une véritable catastrophe."
"Et c'est malheureusement une conséquence du fait que ce Boeing 737 MAX 9 est une extrapolation du Boeing 737 qui date de 1967, qui a été modernisé et reconstruit plusieurs fois. Et qui, de bricolage en bricolage, d'abord de sa commande de vol, puis de sa structure, devient un avion difficile à gérer sur le plan technique."
"Ce n'est pas un avion qui est forcément dangereux, mais c'est un avion qui, du fait de son âge, est beaucoup plus soumis que d'autres à des risques que l'on évalue difficilement, car ils sont liés au vieillissement du concept de sa fabrication."
ats/fgn/mera
Catastrophes en 2018 et 2019
Le 737 MAX a été cloué au sol pendant de longs mois dans le monde entier après deux catastrophes aériennes impliquant cet appareil en octobre 2018 et mars 2019, qui ont fait 346 morts. La FAA n'avait autorisé la remise en service qu'après des changements dans le système de contrôle en vol.
Plus récemment, Boeing a dû ralentir ses livraisons à cause de problèmes sur le fuselage, en particulier sur la cloison étanche arrière de l'appareil.
A fin décembre, Boeing a livré au total plus de 1370 exemplaires du 737 MAX et son carnet de commandes en contient actuellement plus de 4000.