Les chauves-souris sont de véritables réservoirs à virus. C'est pourquoi dans la forêt tropicale du Yucatan, au Mexique, une équipe de scientifiques est partie ce jour-là sur leurs traces. Leur mission: prélever plusieurs échantillons. Ces animaux pourraient en effet être un jour à l'origine de la prochaine pandémie.
500'000 et 800'000 virus d'origine animale sous la loupe
On estime qu'entre 500'000 et 800'000 virus d'origine animale pourraient un jour toucher l'humain. On appelle ces virus des zoonoses. La faculté de médecine vétérinaire de l'université autonome de Mexico les traque sans répit.
"L'objectif de ce projet est d'avoir des connaissances pour pouvoir prédire, si c'est possible, les futures pandémies", explique au micro du 19h30 Rosa Elena Sarmiento, cheffe du laboratoire de virologie de la faculté de médecine vétérinaire de l'Université nationale autonome du Mexique. "Comme celle que nous venons de vivre en fait. En sachant notamment quels virus circulent, on peut établir une cartographie des risques et agir en conséquence."
Mais la traque ne s'arrête pas aux chauves-souris. Les oiseaux et les moustiques sont également sous étroite surveillance. Tout comme la population locale. La plus grande crainte est qu'un virus animal y soit détecté, comme le raconte Audrey Arnal, chercheuse au laboratoire El Dorado.
"Si nous découvrons des virus présents à la fois dans la nature et dans la population locale, nous savons que nous devons élaborer des stratégies de surveillance et de prévention pour ces virus, car une souche légèrement plus virulente pourrait se développer et provoquer une épidémie."
Région à risque
Il faut dire que la région du Yucatan, située à deux heures de vol de Mexico, remplit tous les critères pour voir émerger de nouveaux virus. Déforestation, extension des zones agricoles ou encore tourisme posent en effet d'importants problèmes de cohabitation avec la faune locale.
C'est pourquoi la prévention est essentielle. Des actions de sensibilisation auprès des peuples indigènes et des communautés locales sont continuellement menées dans tout le Yucatan.
Julien von Roten/fgn