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Se "serrer la ceinture" est impossible pour les retraités pauvres en Argentine

En Argentine, les premiers effets de la politique d'austérité du président Javier Milei se font sentir
En Argentine, les premiers effets de la politique d'austérité du président Javier Milei se font sentir / 19h30 / 2 min. / le 7 janvier 2024
Au pouvoir depuis moins d'un mois, le nouveau président argentin Javier Milei a commencé à révolutionner le pays. Il avait annoncé durant sa campagne une politique d'austérité et la fin de l'Etat providence. Il applique désormais ses promesses, au détriment de la population appauvrie.

Les premières mesures de Javier Milei, notamment une dérégulation des prix et un abandon des subsides, aggravent une inflation déjà élevée en Argentine. Ses électeurs considèrent qu'il s'agit d'un passage difficile mais nécessaire. Même si le prix de l'essence, par exemple, a doublé en un mois.

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Le carburant était bon marché grâce aux subventions de l'Etat, et "c'était un mirage", estime dans le 19h30 Juan Manuel Paciok-Castrillo, un ingénieur en télécommunications qui soutient le président. Il considère qu'il est désormais nécessaire de "se serrer la ceinture" pour sortir l'Argentine de la crise économique dans laquelle elle est engluée.

"Je préfère qu'on nous dise la dure réalité, que ça va mal, qu'il n'y a plus d'argent dans les caisses", relève-t-il encore.

Une part de la population fragilisée

Glenis, retraitée, touche 110 francs par mois, la part minimum. En travaillant comme esthéticienne sans être déclarée, elle gagne 100 francs supplémentaires. L'inflation, qui la touche de plein fouet, l'étouffe financièrement.

L'Argentine fait attention aux sommes qu'elle peut dépenser. "Et si aujourd'hui j'achète de la nourriture pour mon chat, je n'en prends pas pour moi", explique-t-elle dans le 19h30.

Si la sécurité sociale destinée aux personnes âgées sous le seuil de pauvreté lui couvrait la moitié du prix de ses médicaments, le chef d'Etat a annoncé des coupes budgétaires dans ce domaine. Les pilules que Glenis achetait la semaine passée pour 6 francs en valent désormais 13.

Opposition réprimée

La peur de la répression policière limite pour le moment l'organisation de grandes manifestations de l’opposition. Seuls de petits groupes d'individus se mobilisent tous les soirs, ou presque. "On vient exprimer notre clair rejet de ces mesures punissant sévèrement les plus pauvres", déclare un manifestant.

La consommation a déjà chuté parmi la population. Ce plan d'austérité présidentiel, brutal et risqué, pourrait conduire l'Argentine dans la récession.

Reportage TV: Mathilde Guillaume, Elias Gismondi et Sol Janik

Texte web: mera

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