"Le monde a enfin compris la situation réelle sur place (…), qu'il y a vraiment des intérêts très importants, de la discrimination, de la violence à l'égard des Palestiniens" et que "cela doit cesser", estime Laura Nassralah dans La Matinale lundi.
L'invitée de la RTS a de la famille dans la bande de Gaza, de qui elle tire les informations sur la situation locale. Sans nouvelles de son oncle et de sa tante depuis la trêve en décembre, elle ne sait pas s'ils sont encore en vie. L'un de ses cousins est mort avec ses beaux-frères dans le tir d'une roquette israélienne.
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"Génocide"
Cette horreur, commise parmi d'autres, lui fait penser à un génocide. "En ma position d'avocate, ma compréhension et mon analyse laissent à penser que c'est un génocide. Les éléments matériels et intentionnels sont donnés", affirme-t-elle.
Les Palestiniens qui veulent un visa, même temporaire, pour la Suisse, doivent se rendre à l'ambassade de Suisse en Israël située à Ramallah mais elle est inaccessible
Pour Laura Nassralah, la Suisse et la communauté internationale ont un rôle à jouer dans le processus de paix. "La Suisse peut appeler à un cessez-le-feu, à un arrêt des violences, essayer d'instaurer des échanges diplomatiques entre les deux pays pour tenter de retourner à une situation de paix. Pourtant, rien de tout ça ne se fait."
"Je pense qu'avec l'aide de la communauté internationale, il est possible d'avoir des échanges diplomatiques et d'aller vers une situation à deux Etats", ajoute encore l'avocate suisse.
Presque impossible de faire venir les Palestiniens en Suisse
Laura Nassralah a tenté de faire venir en Suisse sa famille palestinienne pour "un visa temporaire" et lui permettre de "survivre à cette guerre car personne n'est en sécurité à Gaza".
Elle a rassemblé les fonds nécessaires et était prête à faire les démarches, quand l'ambassade de Suisse en Israël lui a répondu qu'il fallait que les personnes à qui était destiné ce visa viennent en personne le demander. Cela est impossible puisque "l'antenne la plus proche est à Ramallah, mais elle n'est pas accessible", déplore la Suisso-Palestinienne.
Propos recueillis par Pietro Bugnon
Adaptation web: Julie Marty