"La succession, elle est réglée", assure Anthony Delon. "Ma soeur, elle a 50% de toute la fortune de mon père. Mon frère (Alain-Fabien) et moi, on est ce qu'on appelle à la part de réserve, donc on a 25%", détaille l'aîné de la fratrie.
En revanche, "mon frère et moi, nous voulons que la volonté de mon père soit respectée" en le laissant dans sa demeure de Douchy (Loiret), expliquait-il, accusant leur soeur, qui vit en Suisse, de vouloir "ramener" la star auprès d'elle, pour des raisons fiscales.
Dans une interview, accordée en 2013 à la RTS au côté de sa fille Anouchka, Alain Delon expliquait: "Dans ma propriété (à Douchy, ndlr), j'ai un cimetière avec les 45 chiens que j'ai eus tout au long de ma vie. (...) Au milieu, j'ai fait construire une chapelle dans laquelle il y a six places. Moi, je serai enterré là... au milieu de mes chiens. (...) J'ai les autorisations. Tout est prêt."
L'"angoisse" d'Anouchka, "c'est que mon père, qui est aussi citoyen suisse depuis 1999, soit redéfini citoyen français", ce qui entraînerait "une énorme taxe" post-mortem, fait valoir aujourd'hui Anthony Delon. Le patrimoine d'Alain Delon est estimé à 300 millions selon plusieurs médias.
Fiscalité suisse très avantageuse
Interrogée dans La Matinale de la RTS, la fiscaliste et directrice générale de l'entreprise Helma, Nathalie Hellio, estime que la fiscalité est au coeur de l'affaire. La question est de savoir "quel est le pays qui va régir les droits de succession au moment du décès d'Alain Delon".
"L'intérêt de la Suisse, et c'est pour ça que l'on voit beaucoup de personnes s'expatrier en Suisse au moment de faire des donations ou pour préparer leur succession, c'est qu'en Suisse, les droits de succession sont très faibles. D'abord, ils varient par canton et les taux sont nettement moindres qu'en France. Et il n'y a d'ailleurs pas de droits de succession entre un père qui serait résident suisse et un enfant résident en Suisse; donc Anouchka. C'est la raison pour laquelle Anouchka va avoir tout intérêt à prouver qu'Alain Delon est bien résident fiscal suisse au moment de son décès", résume Nathalie Hellio.
L'experte précise qu'il existe une convention entre la France et la Suisse qui permet d'identifier la résidence fiscale sur la base d'un faisceau d'indices. Il s'agit notamment de déterminer quel est le lieu du foyer d'habitation permanent ou le "centre des intérêts vitaux".
A relever que la société qui gère l'image de l'acteur et qui vend les produits Alain Delon - des parfums, des photos, des vêtements - est toujours active à Genève, selon le registre du commerce du canton. Elle est présidée par l'acteur, secondé par sa fille Anouchka.
L'état de santé de la star décline
L'étincelle qui a fait exploser ce grand déballage familial est venue d'un entretien au magazine Paris Match publié le 4 décembre dans lequel Anthony Delon, 59 ans, indique que son père est "affaibli" et "ne supporte plus de se voir comme ça, diminué". Il accuse Anouchka de manipuler leur père, dont l'état de santé décline depuis un accident cardio-vasculaire en 2019. La fille d'Alain Delon, elle, a démenti vouloir ramener son père pour raisons fiscales, assurant avoir voulu l'emmener en Suisse pour "qu'il soit traité" médicalement.
>> Lire : Anouchka Delon dément vouloir ramener son père en Suisse pour des raisons fiscales
L'acteur était apparu amaigri sur une photo publiée sur le réseau social Instagram par un autre de ses enfants, Alain-Fabien, à l'occasion du réveillon de Noël.
Depuis, les enfants d'Alain Delon, Anthony, Anouchka et Alain-Fabien, se déchirent par interviews interposées et plaintes déposées. La justice française a d'ailleurs indiqué mercredi que le plus jeune fils, Alain-Fabien, avait déposé plainte contre sa soeur pour "abus de faiblesse au préjudice de leur père".
L'aîné de la fratrie entretient une relation conflictuelle avec son père qui contraste avec l'amour que l'acteur porte et déclame à sa fille Anouchka, née en 1990 et décrite régulièrement comme la "femme de [sa] vie". "Leur père n'a jamais caché sa préférence pour sa fille", indique le biographe de l'acteur Bernard Violet, dans un entretien au Parisien.
Sujet radio: Pauline Rappaz
Adaptation web: cab