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Première déconvenue pour le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez au Parlement

Première déconvenue pour le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez au Parlement. [KEYSTONE - JUAN CARLOS HIDALGO]
Première déconvenue pour le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez au Parlement / Le Journal horaire / 21 sec. / le 10 janvier 2024
Le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez est parvenu dans la douleur à faire adopter deux des trois décrets soumis au Parlement mercredi lors du premier vote-clé de la législature, illustrant l'extrême fragilité de sa majorité.

Lors de leur première séance plénière de l'année, les députés espagnols étaient appelés à se prononcer sur trois décrets adoptés en décembre par l'exécutif et qui devaient absolument recevoir leur feu vert dans un délai d'un mois.

Les députés ont finalement adopté de justesse un décret essentiel pour le gouvernement, prolongeant des mesures contre l'inflation.

Ce texte, le plus important des trois politiquement, a été approuvé à l'issue d'un second vote (172 voix pour et 171 voix contre) après un premier vote nul (autant de voix pour et contre).

Décret sur l'indemnisation chômage

La Chambre a également validé un autre décret clef pour l'exécutif, concernant le fonctionnement de la justice et de la fonction publique, exigé par Bruxelles en échange du déblocage d'une tranche de 10 milliards d'euros de fonds européens.

En revanche, un décret relatif à l'indemnisation chômage a été rejeté en raison du refus de cinq députés de la formation de gauche radicale Podemos - en principe membre de la majorité - de le voter, parce qu'elle l'estimait préjudiciable pour une certaine catégorie de personnes.

Majorité fragile

L'échec du Premier ministre socialiste à faire adopter l'ensemble de ces trois textes illustre l'extrême fragilité de la majorité hétérogène - allant de la gauche radicale aux indépendantistes basques et catalans - qui lui a donné mi-novembre un nouveau mandat de quatre ans.

>> Relire : Pedro Sánchez défend l'amnistie accordée aux indépendantistes catalans

"Il n'y a aucune raison, ni politique, ni idéologique, pouvant justifier de ne pas soutenir nos familles, nos entreprises", avait pourtant insisté, en ouvrant les débats, le ministre de la Présidence et de la Justice Felix Bolanos, considéré comme le bras droit de Pedro Sanchez.

Gouvernant sans majorité absolue, la coalition regroupant les socialistes de Pedro Sanchez et le parti de gauche radicale Sumar a négocié en vain jusqu'à la dernière minute pour rassembler les votes nécessaires, en particulier avec le parti indépendantiste catalan de Carles Puigdemont, Junts per Catalunya (JxCat), qui avait menacé de voter contre les trois textes.

Appel à la droite

En fait, les sept élus de JxCat n'ont pas pris part au vote, évitant ainsi un sérieux revers politique pour Pedro Sanchez.

Conscient du risque d'une défaite politique humiliante, le gouvernement s'était même résigné ces derniers jours à faire appel au Parti populaire (PP), le principal parti de l'opposition de droite, mais son chef, Alberto Nunez Feijoo, avait catégoriquement exclu de "venir sauver Pedro Sanchez".

ats/vajo

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