Le président équatorien Daniel Noboa a déclaré mercredi que le pays était en "état de guerre" après plusieurs jours de violences perpétrées par des membres de bandes criminelles qu'il a estimées à "plus de 20'000" et qualifiées de "terroristes".
Des soldats sont visibles notamment dans les rues vides entourant le palais présidentiel, dans le centre de la capitale, tandis que dans le nord, le parc de La Carolina, l'un des plus grands de la ville de trois millions d'habitants, est vide.
Ecoles fermées
Peu de voitures circulent dans Quito, tout comme dans le grand port de Guayaquil (sud-ouest), où commerces et boutiques restent fermés.
Le ministère de l'Education a ordonné mardi la fermeture jusqu'à vendredi de toutes les écoles.
L'évasion dimanche de la prison de haute sécurité de Guayaquil du redouté chef du puissant gang des Choneros, Adolfo Macias, alias "Fito", et les mutineries dans de nombreuses prisons du pays ont déclenché une réponse musclée du président Daniel Noboa, 36 ans, élu en novembre sur la promesse de rétablir la sécurité dans le pays.
Etat d'urgence
Lundi, le plus jeune président de l'histoire de l'Equateur a décrété l'état d'urgence pour 60 jours, et mardi déclaré le pays en état de "conflit armé interne", ordonnant "la mobilisation et l'intervention des forces armées et de la police nationale" pour "garantir la souveraineté et l'intégrité nationale".
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"Fito" s'était déjà évadé en 2013 d'une prison de haute sécurité, avant d'être repris au bout de trois mois. Son nom avait fait la Une de la presse après l'assassinat début août de l'un des principaux candidats à la présidentielle, qui avait fait état peu avant son exécution de menaces de mort de la part du chef des Choneros.
Ce gang, d'environ 8000 hommes selon les experts, est devenu le principal acteur du narcotrafic florissant en Equateur. Fabricio Colon Picole, chef d'un autre puissant gang, Los Lobos, s'est également évadé, mardi.
Mutineries dans les prisons
Plusieurs mutineries et prises en otage de gardiens touchent depuis lundi diverses prisons, relayées par d'effrayantes vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrant les captifs menacés par les couteaux de détenus masqués et l'exécution d'au moins deux gardiens par arme à feu et pendaison.
Plus de cent gardiens et agents administratifs sont retenus en otage dans au moins cinq prisons, selon l'administration pénitentiaire, qui communique très peu sur le sujet.
Des hommes armés ont même fait irruption mardi sur le plateau d'une télévision publique à Guayaquil, prenant en otages des journalistes et employés jusqu'à l'intervention des forces de l'ordre.
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ats/vajo
L'ONU "très alarmée"
Les Etats-Unis, l'Union européenne, le Brésil, la Colombie, le Chili ou encore le Venezuela ont rejeté ces violences. Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres est "très alarmé par la détérioration de la situation" en Equateur, a déclaré mercredi son porte-parole Stéphane Dujarric.
La France et la Russie ont déconseillé à leurs ressortissants de se rendre dans le pays et le Pérou a déclaré l'état d'urgence le long de sa frontière.