Le ministère des affaires étrangères "appelle les autorités de Pékin [...] à faire face à la réalité et à renoncer à réprimer Taïwan", a-t-il indiqué dans un communiqué.
Affirmant avoir reçu les félicitations de "plus de 50 pays dont 12 alliés diplomatiques", le ministère a dénoncé les "commentaires absurdes et erronés" des autorités chinoises.
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Plus tôt dimanche, un porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères avait affirmé sur le réseau social X que "quels que soient les changements qui surviennent à Taïwan, le fait fondamental qu'il n'y a qu'une seule Chine dans le monde et que Taïwan fait partie de la Chine ne changera pas".
Samedi soir déjà, le pays communiste, qui considère Taïwan comme l'une de ses provinces à réunifier par la force si nécessaire, avait affirmé que ce vote "n'entravera[it] pas la tendance inévitable d'une réunification avec la Chine".
Au terme d'une campagne marquée par une forte pression diplomatique et militaire de la Chine, le vice-président sortant Lai Ching-te, 64 ans, a remporté l'élection présidentielle à un tour avec 40,1% des voix. Il prendra ses fonctions le 20 mai, avec sa vice-présidente, Hsiao Bi-khim, ancienne représentante de Taïpei à Washington.
Issu du parti démocrate progressiste (PDP) comme la présidente sortante Tsai Ing-wen, qui ne pouvait se représenter après deux mandats, Lai Ching-te a promis de "protéger Taïwan des menaces et intimidations continuelles de la Chine".
Position nuancée
Celui qui, par le passé, s'était défini comme "un artisan pragmatique de l'indépendance de Taïwan", a depuis adouci son discours. Désormais, comme Tsai Ing-wen, il adopte une position plus nuancée, affirmant qu'un processus d'indépendance n'est pas nécessaire, car l'île est indépendante de facto, avec son propre gouvernement et ses élections.
Mais il reste perçu par Pékin comme un promoteur d'"activités séparatistes liées à l'indépendance" et "un grave danger" pour les relations entre la Chine et Taïwan.
Le statut de Taïwan est l'un des sujets les plus explosifs de la rivalité entre la Chine et les Etats-Unis. Washington a prévu d'envoyer une "délégation informelle" sur l'île après le vote. Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a félicité Lai Ching-te ainsi que les Taïwanais pour leur "solide système démocratique".
Les Etats-Unis ne reconnaissent pas Taïwan comme un Etat et considèrent la République populaire de Chine comme seul gouvernement légitime, mais apportent néanmoins à l'île une aide militaire importante. L'Union européenne a elle "félicité" "tous les électeurs ayant participé à cet exercice démocratique".
ats/miro
Une délégation informelle des Etats-Unis arrivera à Taïwan dimanche
Une délégation informelle envoyée par les Etats-Unis arrivera dimanche à Taïwan, a annoncé l'Institut américain à Taïwan, au lendemain de l'élection présidentielle remportée par Lai Ching-te.
Composée de l'ancien conseiller à la Sécurité nationale Stephen Hadley, de l'ex-secrétaire d'Etat adjoint James Steinberg et de la présidente de l'Institut américain à Taïwan Laura Rosenberger, cette commission rencontrera lundi "une série de personnalités politiques de premier plan et transmettra les félicitations du peuple américain à Taïwan pour le succès des élections", selon le communiqué.
Dans un communiqué, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a félicité, Lai Ching-te ainsi que les Taïwanais pour leur "solide système démocratique".
Mais "nous ne soutenons pas l'indépendance", a assuré de son côté le président Joe Biden à la presse. Les Etats-Unis ne reconnaissent pas Taïwan comme un Etat et considèrent la République populaire de Chine comme seul gouvernement légitime, mais apportant néanmoins à l'île une aide militaire importante.
Pékin "déplore fortement" la déclaration américaine sur l'élection à Taïwan
Le ministère chinois des Affaires étrangères "déplore fortement" la déclaration des Etats-Unis sur le vote à Taïwan, suite aux félicitations de Washington à Lai Ching-te pour sa victoire à l'élection présidentielle sur le territoire revendiqué par la Chine.
La déclaration américaine "envoie un signal profondément erroné aux forces séparatistes en faveur de +l'indépendance de Taïwan+", indique dimanche le ministère chinois. "Nous le déplorons vivement et nous y opposons fermement", a-t-il ajouté.