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Les otages retenus par des mutins dans les prisons équatoriennes ont été libérés

L'Etat d'urgence a été déclaré en Equateur le 8 janvier 2024. [Keystone - Jose Jacome]
En Equateur, les mutins en prison libèrent tous leurs otages / Le Journal horaire / 23 sec. / le 14 janvier 2024
Après une semaine de calvaire, tous les otages, soit 136 personnes, qui restaient retenus par des mutins dans les prisons équatoriennes ont été libérés dans la nuit de samedi à dimanche, a annoncé l'administration pénitentiaire.

"Cette nuit, les protocoles de sécurité et l'action conjointe de la police et de l'armée nationale ont permis la libération de tous les otages qui étaient retenus dans différentes prisons du pays", indique ce communiqué.

"Félicitations au travail patriotique, professionnel et courageux des forces armées, de la police nationale et du SNAI (...) pour avoir obtenu la libération des gardiens et des personnels administratifs détenus dans les centres de détention d'Azuay, Cañar, Esmeraldas, Cotopaxi, Tungurahua, El Oro et Loja", a réagi dans la foulée sur le réseau X le président Daniel Noboa.

Selon la police, ce sont 46 gardiens et un fonctionnaire qui ont été libérés de la prison de Cotopaxi (centre), 13 de la prison de Tungurahua (centre), et 15 autres de la prison d'El Oro (sud-ouest), où a été retrouvé le corps sans vie d'un fonctionnaire.

De nombreuses femmes

Les images diffusées par la police ont montré les gardiens, parmi lesquels de nombreuses femmes, en pleurs, épuisés et soutenus par leurs collègues peu après leur libération.

"Grâce à Dieu, nous nous en sommes tous bien sortis. Nous sommes en bonne santé. En espérant que ce sera un grand pas pour le pays vers la paix", ont déclaré dans une autre vidéo sur les réseaux sociaux les otages libérés de Cotopaxi, brandissant un drapeau équatorien.

Depuis une semaine que durait leur détention, des otages, sous la menace des mutins armés de couteaux ou d'armes à feu, appelaient régulièrement les autorités à l'aide et à la retenue, selon des vidéos diffusées régulièrement sur les réseaux. Au moins deux d'entre eux, dont l'un a été pendu, ont été exécutés par les mutins, selon des images atroces.

Ce sont près de 175 personnes, gardiens et fonctionnaires de l'administration pénitentiaire, qui ont été pris en otage en fin de semaine dernière. Une quarantaine d'entre eux avaient été libérés samedi dans la journée, les autorités évoquant une médiation de l'Eglise catholique.

Tout au long de ces prises d'otages, l'administration pénitentiaire (SNAI) a donné très peu de détails, les forces de sécurité affrontant les prisonniers mutins dans certains pénitentiers et jouant la négociation dans d'autres.

Vague de mutineries

L'annonce de l'évasion le 7 janvier du pénitencier de Guayaquil (sud-ouest) du redouté chef du gang des Choneros Adolfo Macias, alias "Fito", a provoqué une vague de mutineries avec prises d'otages dans au moins cinq prisons, des attaques contre les forces de l'ordre et d'autres actes visant à semer la terreur. Au moins 19 personnes ont été tuées, selon le dernier bilan officiel actualisé.

Le jeune président Daniel Noboa a décrété l'état d'urgence et ordonné à l'armée de neutraliser ces bandes criminelles, désormais considérées comme "terroristes".

Après un vent de panique dans tout le pays provoqué par l'attaque en direct mardi des studios d'une TV publique à Guayaquil, grand port sur la côte sud-ouest et épicentre de la violence des narcos, la situation est revenue à une relative normalité.

afp/juma

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