Le territoire ultra-marin de 870'000 habitants est repassé à 13H00 locales (10H00 à Paris) en alerte rouge, une façon de permettre aux équipes de secours de sortir, mais ce basculement du violet au rouge ne change rien pour la population, qui doit toujours rester confinée.
"Nous ne sommes pas du tout sortis du cyclone, mais on est en-deçà du caractère cataclysmique" craint initialement, a affirmé durant une visioconférence le préfet de l'île, Jérôme Filippini, appelant toutefois à la prudence face au caractère imprévisible du phénomène: "On voit le bout du tunnel (...) si Belal a la gentillesse de ne pas nous réserver de surprises ce soir ou demain matin".
Depuis 06H00 locales, l'île de l'océan Indien était placée en alerte violette cyclonique, le plus haut niveau, en raison du passage du cyclone Belal, aux effets potentiellement dévastateurs.
Un sans-abri tué
Après avoir frappé La Réunion vers 9h par le nord et l'ouest de l'île, provoquant de fortes pluies et des rafales de vent très violentes, le mur de l'oeil du cyclone a finalement dévié sa course vers le nord sans rentrer à l'intérieur des terres. Un infléchissement de trajectoire "probablement sous l'effet du relief marqué de l'île", selon la préfecture.
La préfecture a toutefois confirmé le décès "d'une personne sans domicile fixe qui ne s'était pas mise à l'abri" à Saint-Gilles (ouest) et avait refusé l'hébergement d'urgence proposé. Selon la gendarmerie locale, son corps a été retrouvé à proximité de la caserne, mais les causes du décès ne sont pas encore connues.
Si le pire semble évité dans l'immédiat, de fortes précipitations et des rafales de vent continuent de toucher l'île alors que l'oeil du cyclone devrait rester à La Réunion jusqu'en fin d'après-midi. A quelque 230 km à l'est de La Réunion, l'île Maurice a également connu de nombreux dégâts (lire encadré).
Des coupures d'électricité massives
"Nous resterons dans sa zone d'influence dans l'après-midi, des rafales de 140 km/h sont attendues dans les bas et de 160 km/h dans les hauts. En termes de précipitations, des pluies soutenues sont attendues tout l'après-midi", a précisé Météo-France.
Des dégâts ont été signalé en plusieurs endroits et les pluies ont déjà provoqué les crues de plusieurs rivières charriant avec elles de nombreux débris. Sur les réseaux sociaux, les habitants de La Réunion, dont certains s'aventuraient dehors en raison de la relative accalmie causée par l'oeil du cyclone, ont publié les images montrant par endroits d'impressionnantes inondations et des arbres arrachés.
Selon le préfet, 100'000 clients sur les 430'000 de l'île sont privés d'électricité. Du côté de l'eau, des coupures préventives pour 37'000 personnes ont été décidés et 17% des abonnés à la téléphonie fixe étaient privés de service.
Appel à la prudence
L'aéroport international Roland-Garros, sur la commune de Sainte-Marie (nord), a été fermé et tous les réseaux de transports en commun ont été placés en arrêt jusqu'à nouvel ordre. La préfecture a d'ores et déjà déconseillé d'emprunter la route du littoral, "sauf en cas de nécessité d'urgence".
Six centres de vie ont été mis en place pour des patients nécessitant des équipements pour leurs soins, en plus des 142 centres d'hébergement déployés sur le territoire afin d'accueillir des personnes précaires ou habitant en bord de ravines ou cours d'eau en cas de crue, selon les autorités.
boi avec afp
Premiers dégâts et chaos sur l'île Maurice
Le niveau d'alerte sur l'île Maurice a été relevé lundi à 3 (sur 4 possibles), quelques heures après que l'oeil du cyclone a touché l'île voisine de La Réunion.
"Belal s'approche dangereusement de Maurice et il représente une menace pour l'île", ont affirmé les services météorologiques (MMS) dans un communiqué, soulignant que le cyclone "passera à son point le plus rapproché, soit environ 70 km au sud de l'île, tôt demain matin" (mardi).
Mais les fortes pluies qui se sont abattues lundi matin ont pris par surprise la population de cette île de près de 1,3 million d'habitants, causant chaos et dégâts, a constaté un correspondant de l'AFP. Après un communiqué du gouvernement, de nombreux salariés et fonctionnaires ont quitté leur travail à la mi-journée, mais se sont retrouvés pris au piège dans des rues inondées.
Dans la capitale Port-Louis, des voitures ont été bloquées, avec de l'eau jusqu'au capot, parfois même emportées par le courant, selon des images diffusées par des médias locaux. D'autres images montraient de puissantes vagues submergeant le front de mer de la capitale, ainsi que des bâtiments inondés avec des meubles flottant dans l'eau.
L'aéroport international Sir Seewoosagur Ramgoolam a annoncé sa fermeture "à partir de 16h30 (heure locale, 13h30 en Suisse) jusqu'à nouvel ordre".
Les établissements scolaires resteront fermés mardi, a également annoncé le ministre de l'Education.