Selon les médias américains, Donald Trump, quatre fois inculpé au pénal, laisse très loin derrière lui ses principaux rivaux, même si les résultats de ce caucus de l'Iowa, première primaire disputée dans le camp républicain, sont encore provisoires. Il aurait dépassé les 50% des voix.
C'était la première fois que l'ex-président se présentait devant les électeurs et électrices depuis son départ de la Maison Blanche et il a largement remporté son pari. Il se rapproche donc un peu plus d'un probable duel avec l'actuel chef de l'Etat démocrate Joe Biden.
L'ancien président a rapidement lancé un message d'unité après sa victoire. "Je pense qu'il est temps maintenant pour tout le monde, pour notre pays de s'unir (...). Qu'il s'agisse des républicains ou des démocrates ou des libéraux ou des conservateurs", a affirmé l'ex-président, connu pour sa rhétorique d'ordinaire offensive, devant ses partisans à Des Moines, en Iowa.
Joe Biden a lui réagi dans un appel aux dons lancé sur X: Donald Trump est devenu "le net favori de l'autre camp à ce stade".
Ron DeSantis deuxième
Ce premier moment de vérité de la campagne pèse lourd: si l'ancien président n'avait pas obtenu la victoire annoncée dans l'Iowa, son image d'invincibilité risquait d'être entamée pour le reste de la course.
Dès la semaine prochaine, le ballet très orchestré des primaires mènera les candidats dans le New Hampshire, avant que, tour à tour, chacun des 50 Etats ne vote jusqu'en juin. En ligne de mire, la convention nationale de juillet, qui investira officiellement le candidat républicain à la présidentielle.
Un autre grand enjeu de ce vote crucial est la deuxième place. Pour l'instant, Ron DeSantis (21%) devance de peu Nikki Haley (19%), d'après les projections des médias. L'ancienne ambassadrice à l'ONU Nikki Haley, unique femme dans la course, a bénéficié d'une ascension récente dans les sondages. La quinquagénaire est la nouvelle coqueluche de la droite, très appréciée notamment par les milieux d'affaires.
Quant au gouverneur de Floride Ron DeSantis, un conservateur quadragénaire aux positions choc sur l'immigration ou l'avortement, il a tout misé sur l'Iowa, sillonnant ces derniers mois chacun des 99 comtés. "Je vous demande de sortir, de braver le froid et de me soutenir lors du caucus de l'Iowa", avait-il lancé à ses partisans lundi matin.
Prière, allégeance et neige
Une inconnue de dernière minute a en effet perturbé le vote: le froid. L'Iowa a été frappé par une tempête de neige et le thermomètre devait frôler les -30 degrés au moment du vote, avec des routes verglacées. "La principale question que l'on me pose, c'est de savoir si le scrutin est annulé", avait prévenu Maci Arjes, responsable d'un groupe de jeunes républicains dans son université, à Iowa City.
Malgré la tempête de neige, le caucus a finalement pu se tenir normalement. En début de soirée, les électeurs et électrices s'étaient rassemblés dans des écoles, bibliothèques et casernes de pompiers de l'Iowa pour les fameux "caucus", ou réunions électorales.
Après une prière et une récitation du traditionnel serment d'allégeance au drapeau américain, des représentants ont prononcé un discours en faveur de leur champion avant que les participants n'écrivent leur choix sur un bout de papier.
Même s'il compte moins de 1% de la population des Etats-Unis, l'Iowa occupe une place de choix sur la scène politique américaine depuis plus de 50 ans car il donne un premier ton dans la saison des primaires.
br/boi avec afp
Vivek Ramaswamy jette l'éponge et appelle à voter Trump
Le candidat républicain à la Maison Blanche Vivek Ramaswamy a annoncé abandonner la course. Il a apporté son soutien à Donald Trump.
"Nous allons suspendre cette campagne présidentielle", a lancé celui qui a obtenu environ 7% des voix dans l'Iowa, selon des résultats provisoires. "Il n'y a pas de voie possible pour moi pour être le prochain président (...). J'ai appelé Donald Trump pour lui dire que je le félicitais pour sa victoire et qu'à partir de maintenant, il aurait mon soutien entier pour la présidence", a-t-il ajouté.
Nouveau procès pour Donald Trump en plein coeur des primaires
Donald Trump veut à tout prix assommer la concurrence pour s'assurer de sa victoire avant que ne commencent ses procès, dont certains lui font risquer la prison. Le républicain va vivre une année en tous points extraordinaire, ponctuée d'allées et venues entre les tribunaux et les estrades de meetings.
Au lendemain de sa large victoire dans l'Iowa, Donald Trump est déjà attendu mardi à un nouveau procès à New York, poursuivi pour la seconde fois au civil pour diffamation par une autrice qui l'a déjà fait condamner en 2023 pour agression sexuelle.
Donald Trump, 77 ans, at annoncé son intention de venir se défendre en personne dans le prétoire face à l'ancienne chroniqueuse de Elle, E. Jean Carroll, 80 ans. S'il assiste à l'ouverture des débats mardi, il poursuivra ensuite le même jour sa campagne dans le New Hampshire, prochain Etat à voter pour les primaires.
"Je n'ai jamais vu cette femme de ma vie"
"Je n'ai jamais vu cette femme de ma vie (...) Je n'ai pas idée de qui elle est", avait réaffirmé jeudi Donald Trump à propos de l'écrivaine, qu'il a continué de qualifier de menteuse, ou de "tarée", malgré sa retentissante condamnation en mai au civil à lui payer cinq millions de dollars pour agression sexuelle en 1996 et diffamation en 2022.
L'avocate de la plaignante, Roberta Kaplan, a écrit au juge pour lui faire part de ses craintes que le républicain transforme l'audience en "cirque" et "cherche à semer le chaos".
Le procès, qui s'ouvre mardi par la sélection du jury et devrait durer plusieurs jours, est une sorte de deuxième acte.