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L'Irak fustige une "agression" après des tirs de missiles iraniens

L'Irak a condamné mardi une "agression" de sa souveraineté après des tirs iraniens de missiles sur la région autonome du Kurdistan [afp - Karzan Mohammad Othman]
L'Irak fustige une "agression" après des tirs de missiles iraniens / Le Journal horaire / 24 sec. / le 16 janvier 2024
L'Irak a condamné mardi une "agression" de sa souveraineté après des tirs iraniens de missiles sur la région autonome du Kurdistan, Téhéran défendant une opération "précise" contre un site présumé des renseignements israéliens, dans un contexte régional explosif avec la guerre à Gaza.

Ces frappes ont tué au moins "quatre civils" et fait six blessés mardi soir à Erbil, capitale de la région autonome du Kurdistan, dans le nord de l'Irak, selon les autorités locales.

L'agence de presse officielle iranienne Irna a annoncé lundi soir que les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, en étaient à l'origine. Selon elle, des missiles ont détruit "un quartier général" d'où opéreraient les services de renseignement d'Israël, qui n'a pas réagi dans l'immédiat à ces accusations.

Une "missive de protestation" transmise à l'Iran

A Bagdad, le ministère des Affaires étrangères a condamné "une agression visant la souveraineté de l'Irak et la sécurité de son peuple". Il a convoqué le chargé d'affaires iranien pour lui remettre une "missive de protestation" et rappelé son ambassadeur à Téhéran "pour consultations".

L'Irak est déjà aspiré par les tensions régionales provoquées par le conflit à Gaza et qui font craindre un embrasement entre les alliés des deux camps. Bagdad, grand allié de Téhéran mais également partenaire des Etats-Unis, doit se livrer à un exercice d'équilibriste: des groupes armés pro-Iran enchaînent les attaques contre les soldats américains déployés en Irak et en Syrie.

Chargé de l'enquête sur les frappes, le conseiller irakien à la sécurité nationale, Qassem al-Aaraji, a dénoncé mardi des "allégations fausses" concernant "la présence d'un QG du Mossad (service de renseignement extérieur, ndlr) israélien" à Erbil. "

"Opération précise et ciblée", selon l'Iran

La diplomatie iranienne a elle défendu une "opération précise et ciblée", assurant avoir "identifié" et "visé" les quartiers généraux des "criminels (...) en utilisant des armes de précision".

Cette attaque intervient en représailles à des opérations récentes, attribuées à Israël, ayant éliminé des commandants iraniens ou alliés, notamment le numéro deux du Hamas, Saleh al-Arouri, le 2 janvier dernier, selon Irna. Et l'agence de presse officielle iranienne indiquant que les opérations des Gardiens de la Révolution "se poursuivront jusqu'à ce que soit vengée la dernière goutte du sang des martyrs", selon Irna.

Si l'Irak criminalise tout contact avec Israël, des politiciens et hommes d'affaires à Erbil ont par le passé été accusés d'entretenir des contacts informels avec ce pays. Mais la ligne officielle du Kurdistan dément tout rapport avec Israël.

Ce mardi, à Erbil, plusieurs centaines de personnes brandissant des drapeaux de la région autonome se sont rassemblées pour manifester contre les tirs de missiles.

afp/fgn

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Washington et Londres condamnent

Les Etats-Unis ont condamné les attaques menées par l'Iran au Kurdistan irakien et indiqué qu'ils étaient "opposés" à ces "frappes irresponsables de missiles" qui "sapent la stabilité de l'Irak", selon un communiqué du département d'Etat.

Le Royaume-Uni a suivi, y voyant une "violation inacceptable de la souveraineté" de l'Irak. "Le Royaume-Uni condamne les attaques du régime iranien à Erbil la nuit dernière. Ces actions non provoquées et injustifiées constituent une violation inacceptable de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Irak", a déclaré le chef de la diplomatie David Cameron sur X.