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La ministre de l'Education française au coeur d'une première crise pour le nouveau gouvernement

La ministre de l'Education française au coeur d'une première crise pour le nouveau gouvernement
La ministre de l'Education française au coeur d'une première crise pour le nouveau gouvernement / Forum / 2 min. / le 16 janvier 2024
Les oppositions en France ont réclamé lundi la démission de la ministre de l'Education Amélie Oudéa-Castera, accusée de "mensonges" sur la scolarisation de ses enfants dans le privé, ouvrant une première crise pour le tout nouveau gouvernement.

Nommée la semaine dernière dans l'équipe dirigée par Gabriel Attal, Amélie Oudéa-Castera, également en charge des Sports et des Jeux olympiques de Paris 2024, avait aussitôt dû se justifier de l'inscription de ses fils dans une prestigieuse école privée parisienne.

La faute à "des paquets d'heures pas sérieusement remplacées" dans l'enseignement public, avait-elle expliqué, en exprimant sa "frustration" et affirmant en avoir "eu marre, comme des centaines de milliers de familles".

Des propos mal reçus par les syndicats d'enseignants, certains les qualifiant de "lunaires" et faisant notamment valoir que la ministre était là pour résoudre les problèmes d'effectifs du système éducatif public, pas s'en prévaloir.

Appels à la démission

Une explication de surcroît inexacte selon le journal Libération. Revenant sur l'histoire dimanche soir, le quotidien de gauche a donné la parole à l'ancienne institutrice d'un enfant de la ministre qui a expliqué ce choix du privé par une volonté de faire sauter une classe, sans lien avec le non-remplacement d'enseignants.

"Un mensonge qui la disqualifie", a estimé sur la radio Franceinfo le coordinateur de la France insoumise (LFI, gauche radicale), Manuel Bompard.

"Les jours passent et les mensonges s'accumulent", a aussi réagi le patron du Parti communiste Fabien Roussel dans un message sur X, ajoutant qu'"il est temps de démissionner". Tout comme la députée écologiste Sandrine Rousseau, qui a écrit sur le même réseau social: "Il faut partir maintenant Madame".

A l'autre bout de l'échiquier politique, le député Rassemblement national (extrême droite) Julien Odoul s'est également élevé contre ces "ministres qui mentent allègrement comme Amélie Oudéa-Castéra", jugeant qu'elle est déjà "discréditée" et "qu'elle devrait partir".

Une ministre "à mi-temps"

Interrogée, la porte-parole du gouvernement Prisca Thévenot a botté en touche sur la radio France inter: "Je ne sais pas si elle a menti, je dis simplement qu'elle a expliqué pourquoi son fils a été scolarisé dans le privé".

Amélie Oudéa-Castéra avait déjà tenté samedi de rassurer les enseignants du secteur public, en affirmant qu'elle serait "toujours à leur côté" et disant "regretter" d'avoir "pu blesser" certains d'entre eux.

Lundi, elle a demandé de "clore ce chapitre des attaques personnelles" à son encontre, dans l'espoir d'éteindre la polémique.

La nomination de cette ministre des Sports à un ministère élargi comprenant l'Education, la Jeunesse, les Sports et les JO de Paris 2024 avait déjà fait craindre à certains syndicalistes qu'elle soit une "ministre à mi-temps" pour s'occuper de l'enseignement.

Des grèves prévues

Le Snes-FSU, premier syndicat des collèges et lycées, a demandé à la ministre "des excuses publiques". Mais "nous n'avons eu ni réponse claire, ni engagement", a regretté Sophie Vénétitay, sa secrétaire générale.

Des syndicats ont appelé à des grèves les 25 janvier et 1er février.

Cette polémique contrarie les plans de l'exécutif, moins d'une semaine après un remaniement censé lui donner un nouveau souffle incarné par Gabriel Attal, 34 ans, et prédécesseur d'Amélie Oudéa-Castéra à l'Education.

L'affaire est aussi un caillou dans la chaussure du président Emmanuel Macron, qui doit préciser mardi soir lors d'une conférence de presse ses priorités pour le pays, avec de possibles annonces dans ce domaine.

afp/ther

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Huée devant l'école publique d'où elle a retiré ses enfants

Amélie Oudéa-Castéra a visité mardi sous les huées l'école publique d'où elle avait retiré son fils.

La venue de la ministre à l'école Littré, située dans le cossu VIe arrondissement de Paris, avait été annoncée pour la "fin de matinée". Sans surprise, elle y était attendue par une trentaine de manifestants.

Sifflets et quolibets ont accueilli la ministre, dont l'objectif était d'"aller à la rencontre des professeurs et de l'équipe dirigeante de l'établissement" après cinq jours de polémique sur la scolarisation de ses enfants, qui entache ses premiers pas dans son ministère.

Plus d'une heure après, Amélie Oudéa-Castéra est ressortie de l'école avant de s'adresser, toujours sous les huées, aux nombreux journalistes présents. Elle a affirmé avoir présenté ses "excuses" aux enseignants, regrettant de les avoir "blessés" tout en assurant vouloir mettre en oeuvre sa "feuille de route" pour l'Education nationale.