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Cinq responsables iraniens tués dans un raid israélien à Damas, Téhéran menace de représailles

Un raid israélien à Damas, en Syrie, a fait cinq morts. [AFP - Louai Beshara]
Un raid israélien à Damas, en Syrie, a fait cinq morts / Le Journal horaire / 39 sec. / le 20 janvier 2024
Une frappe imputée à Israël sur un bâtiment de Damas a tué samedi au moins dix personnes, selon un nouveau bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), parmi lesquelles plusieurs responsables iraniens. Téhéran a menacé l'Etat hébreu de représailles.

"Le bilan est passé de six à dix morts après que des corps encore coincés sous les décombres ont été récupérés", a fait savoir l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une ONG basée à Londres et qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

L'Iran a dans la foulée accusé Israël d'avoir mené l'attaque ayant entraîné la mort de cinq responsables militaires iraniens en Syrie et l'a fermement condamnée, parlant d'une "tentative désespérée de propager l'instabilité et l'insécurité dans la région". Il l'a menacé de représailles "au moment et à l'endroit appropriés", selon un communiqué de la diplomatie iranienne.

Le Corps des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de l'Iran, a de son côté confirmé que cinq de ses membres avaient été tués dans cette frappe.

L'armée israélienne a pour sa part indiqué qu'elle ne "commentait pas les informations des médias étrangers".

Des centaines de frappes en Syrie

Depuis le début de la guerre en Syrie en 2011, Israël a mené des centaines de frappes aériennes sur le territoire syrien voisin, visant essentiellement les forces soutenues par l'Iran et le Hezbollah libanais, alliés du régime syrien et ennemis jurés de l'Etat israélien, ainsi que l'armée syrienne.

L'armée israélienne a intensifié ces opérations depuis le début le 7 octobre de la guerre contre le Hamas palestinien, un allié de l'Iran et du Hezbollah libanais.

Israël, qui revendique rarement ses opérations en Syrie, a déclaré à plusieurs reprises qu'il ne permettrait pas à l'Iran d'étendre sa présence dans ce pays, notamment via des milices ou des groupes armés comme le Hezbollah.

En décembre, les Gardiens de la Révolution ont accusé Israël d'avoir tué l'un de leurs commandants dans une frappe en Syrie. Le général de brigade Razi Moussavi a été visé par "trois missiles" dans le quartier de Sayeda Zeinab, au sud de Damas, selon Téhéran.

L'Iran, qui ne reconnaît pas l'existence d'Israël, se considère avec le pouvoir en Syrie, le Hezbollah libanais, le mouvement islamiste palestinien Hamas, des groupes irakiens et les rebelles yéménites Houthis comme participant d'un "axe de la résistance" face à Israël au Moyen-Orient.

jfe/boi avec afp

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Pas de risque d'embrasement entre l'Iran et Israël, selon Frédéric Encel

Interrogé dans Forum, Frédéric Encel, géopolitologue et professeur de relations internationales à Sciences-Po Paris, juge qu'Israël est très certainement à l'origine de cette frappe, car l'Etat hébreu est le seul pays à avoir la capacité et la volonté de réduire les capacités de nuisance de l'Iran dans la région.

Le politologue estime toutefois que la situation ne va pas s'embraser dans la région à la suite de cette frappe: "La république islamique d'Iran est au pouvoir depuis 1979 et jamais elle n'a attaqué frontalement Israël (...) On adopte une stratégie de contournement mais on ne frappe pas directement. Ces gens-là sont des fanatiques, mais pas des imbéciles, ils connaissent parfaitement les rapports de force et ils savent qu'ils risqueraient de perdre beaucoup plus qu'ils ne gagneraient."

>> L'interview de Frédéric Encel dans Forum :

Le géopolitologue Frédéric Encel. [RTS]RTS
Quel sera l’impact des frappes d’Israël en Syrie? Interview de Frédéric Encel / Forum / 8 min. / le 20 janvier 2024