Quelque 35'000 personnes se sont rassemblées à Francfort, place forte de la finance allemande, derrière une banderole "Défendre la démocratie - Francfort contre l'AfD". Un nombre similaire de manifestants ont convergé à Hanovre (nord), certains brandissant des pancartes "Les nazis dehors".
Des manifestations ont été signalées à Dortmund, Halle, Braunschweig, Erfurt, Kassel et dans de nombreuses autres villes plus petites, à l'image des mobilisations quotidiennes cette semaine. Au total, de vendredi à dimanche soir, des appels à manifester ont été lancés dans une centaine d'endroits, dont Berlin dimanche.
Des politiciens, des leaders religieux et des entraîneurs de la Bundesliga, le championnat de football allemand, ont appelé la population à se mobiliser contre l'Alternative pour l'Allemagne (AfD).
"Alle zusammen gegen den Faschismus!" (Tous ensemble contre le fascisme!) scandait la foule à Leipzig le 15 janvier.
"Remigration"
Le mouvement a été déclenché par la révélation le 10 janvier par le média indépendant allemand Correctiv d'une réunion d'extrémistes à Potsdam, près de Berlin, en novembre, où un projet d'expulsion massive de plusieurs millions de personnes d'origine étrangère a été discuté. Le média revient sur ses révélations dans un article du 15 janvier en version anglaise.
Parmi les participants se trouvaient une figure de la mouvance identitaire radicale, l'Autrichien Martin Sellner - un ancien jeune néo-nazi, connu en Autriche pour avoir collé sur une synagogue des affiches ornées d’une croix gammée - et des membres de l'AfD.
Cette révélation a secoué l'Allemagne alors que l'AfD s'envole dans les sondages, à quelques mois de trois importantes élections régionales dans l'est du pays, où le parti compte le plus de partisans. Le mouvement anti-immigration a confirmé la présence de ses membres à la réunion, mais nié adhérer au projet de "remigration" porté par Martin Sellner.
Message d'Olaf Scholz
Nombre de leaders politiques, dont le chancelier social-démocrate Olaf Scholz, qui a participé à une manifestation le week-end dernier, ont souligné que tout plan visant à expulser des personnes d'origine étrangère était une attaque contre la démocratie.
Olaf Scholz a appelé "chacun à prendre position pour la cohésion, pour la tolérance, pour notre Allemagne démocratique". Le chef de l'Union chrétienne-démocrate (la CDU, un parti de la droite conservatrice) Friedrich Merz a jugé sur X "très encourageant que des milliers de personnes manifestent pacifiquement contre l'extrémisme".
Mais outre des membres de l'AfD, deux membres de la CDU, appartenant à l'aile droite du parti (la "Wertunion", "l'Union des Valeurs"), avaient également participé à la réunion de novembre. Le chef de la Werteunion Hans-Georg Maassen a annoncé samedi sa scission d'avec la CDU. Le groupe revendique quelque 4000 membres.
furr avec ats