Tensions à Saint-Denis après les morts violentes de deux jeunes

Ces deux morts violentes se produisent sur fond d'affrontements entre jeunes de différents quartiers depuis plusieurs jours dans la commune de 113'000 habitants.

Battes et objets contondants

"Nous apprenons avec stupeur et grande tristesse le décès du lycéen violemment agressé mercredi dernier aux abords de son établissement scolaire", a déclaré la Municipalité dans un communiqué.

Son agression, à coups de battes de base-ball selon une source policière, avait eu lieu mercredi matin. Le jeune homme de 18 ans, se tenait devant son lycée "lorsqu'une voiture s'est arrêtée à (sa) hauteur pour une opération s'apparentant à une expédition punitive", a relaté la Municipalité.

"L'agression a été fugace, froide, aveugle et d'une extrême violence avec l'usage d'objets contondants. Les agresseurs ont laissé leur victime au sol", a-t-elle décrit. Grièvement blessé, le jeune homme avait été placé en coma artificiel, mais n'a finalement pas survécu.

Poignardé à mort sur le quai du métro

Quelques heures après l'agression de mercredi, un adolescent de 14 ans avait été poignardé à mort sur le quai du métro. Le mobile de ce meurtre reste à éclaircir à ce stade. Un jeune homme de 19 ans a été placé en garde à vue dimanche.

Un rassemblement à sa mémoire a été organisé samedi matin devant la mairie de Saint-Denis. Cette manifestation, en présence de plusieurs centaines de personnes et de nombreux élus locaux, a été l'occasion de vibrants appels au calme et au refus de la violence.

Renforcement du dispositif policier

Les tensions dans la ville ont entraîné un renforcement du dispositif policier et l'interdiction des regroupements jusqu'à lundi. Les autorités ont aussi demandé aux parents d'élèves de garder leurs enfants à la maison durant le week-end.

Vendredi encore, des "tentatives d'altercations" ont à nouveau eu lieu dans la ville, dont certaines au nom de la "vengeance", ce qui a conduit à une vingtaine d'interpellations préventives par les forces de l'ordre, selon le maire socialiste Mathieu Hanotin.

En décembre, c'est une adjointe au maire qui avait été violemment agressée et frappée par deux inconnus, suscitant une vague d'indignation.

La ville, où se trouve le Stade de France, va accueillir plusieurs épreuves des JO 2024, notamment de natation, ainsi qu'une grande partie du village olympique qui, selon la municipalité, sera ensuite reconverti en quartier d'habitations et d'activités.

jfe avec afp