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La colère des agriculteurs met le gouvernement français sous pression

Les agriculteurs français en colère bloquent toujours l'A64
Les agriculteurs français en colère bloquent toujours l'A64 / L'actu en vidéo / 54 sec. / le 22 janvier 2024
Routes bloquées, appels médiatiques, bientôt des bâchages de radars: soutenus par une large part de la classe politique, les agriculteurs français lancent de multiples actions pour obtenir du gouvernement de Gabriel Attal des mesures "concrètes" sur de multiples fronts, à commencer par les normes environnementales.

Le premier syndicat agricole français, la FNSEA, a remporté depuis plusieurs années de nombreux arbitrages auprès du gouvernement, comme sur les taxes sur l'eau ou les pesticides, mais la masse des agriculteurs continue de se plaindre de crouler sous les normes et de ne pas gagner assez bien sa vie.

Parmi les multiples revendications entendues sur le terrain: des simplifications administratives, pas de nouvelle interdiction de pesticides, arrêter d'augmenter le prix du gazole pour les tracteurs, être indemnisé plus vite après des calamités, ou encore la pleine application de la loi censée obliger les industriels et les grandes surfaces à mieux payer les agriculteurs.

Actions "toute la semaine"

Le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau est arrivé peu avant 18H00 à Matignon, où se sont également rendus les dirigeants de la FNSEA et du syndicat des Jeunes agriculteurs qui devaient y rencontrer le Premier ministre, a constaté l'AFP. Gabriel Attal a déjà promis samedi de "faciliter la vie" des agriculteurs en réduisant les "paperasseries".

"Je peux vous dire que dès aujourd'hui et toute la semaine et aussi longtemps qu'il sera nécessaire, un certain nombre d'actions vont être menées", a déclaré le président de la FNSEA Arnaud Rousseau sur France Inter.

A62 bloquée

Les blocages routiers ont commencé en Occitanie où, depuis jeudi soir, l'A64 entre Toulouse et Bayonne est coupée à la circulation au niveau de Carbonne (Haute-Garonne), à 45 km de Toulouse. Elle devrait le rester mardi.

Depuis lundi, l'A62 est bloquée au niveau d'Agen dans les deux sens.

Mais "aucune évacuation des blocages par les forces de l'ordre n'est prévue à ce stade car il n'y a pas de dégradations", a assuré le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

"On n'envoie pas les CRS sur des gens qui souffrent", a ajouté auprès de l'AFP l'entourage du ministre.

Actions dans toute l'Europe

Le gouvernement craint un embrasement car, des Pays-Bas à la Roumanie en passant par la Pologne ou l'Allemagne, les agriculteurs multiplient les actions contre les hausses des taxes et le "Pacte vert" européen. Le tout sur fond d'inflation et de concurrence des importations ukrainiennes et avant les élections européennes en juin.

>> Lire aussi : Partout en Europe, la colère gagne du terrain chez les agriculteurs

Selon une source policière, à ce stade "quelques centaines" d'agriculteurs sont mobilisés mais "s'il n'y a pas de réponse des autorités, il pourrait y avoir une radicalisation des actions".

Cette source note que leur mouvement reste "populaire" dans l'opinion, d'autant qu'ils ne "font pas de faute", avec plutôt des "actions péages gratuits, neutralisation des radars automatiques".

juma/kkub avec agences

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