Depuis l’élection de Donald Tusk, le difficile retour des médias indépendants en Pologne
Nouveau nom, nouveau jingle et nouvelles têtes, tout a changé dans les JT de la télévision publique polonaise. Le but du gouvernement polonais actuel étant de garantir le retour d’un service public indépendant du pouvoir, les anciens dirigeants ont aussi été limogés.
Mais la manoeuvre ne plaît pas à tout le monde. Début janvier, une marée de drapeaux blancs et rouges, mobilisée par la nouvelle opposition, a convergé vers le Parlement à Varsovie pour condamner ces changements.
Certains manifestants n’ont pas hésité à faire des centaines de kilomètres pour venir protester. Andrzej et Sylvia habitent à 150 kilomètres de la capitale; en temps normal, le couple assure ne pas être sympathisant du PiS. Vendredi dans La Matinale de la RTS, ils expliquent leur attachement au pluralisme médiatique: "Beaucoup disent que TVP, la chaîne publique, était pro-PiS, mais en attendant, elle faisait un contrepoids aux chaînes privées qui, elles aussi, étaient orientées", affirme Andrzej.
Les licenciements non conformes
Selon le tribunal constitutionnel, le ministère de la Culture n’était pas compétent pour limoger les directeurs de la télévision. Il a donc jugé l'action illégale.
L'organisation "Never Again", qui documente les incidents de haine et de discrimination qui se produisent en Pologne, estime que la gravité de la situation exigeait une intervention immédiate du gouvernement.
Selon l'une de ses activistes, Anna Tatar, la télévision publique ne faisait que répéter le discours de haine du gouvernement: "Sur les chaînes de la télévision publique, les musulmans, les migrants, les réfugiés, les Juifs, les personnes LGBT étaient prises pour cibles. Cela a eu un effet dévastateur sur les relations sociales".
La société polonaise reste donc profondément divisée malgré la dépolitisation des médias.
Sujet radio: Adrien Sarlat
Adaptation web: Miroslav Mares