Après 15 ans derrière les barreaux, "le tribunal est arrivé à la conclusion qu'il ne pose plus de danger", a déclaré à la presse son avocate Astrid Wagner, à l'issue d'une audience à huis clos dans la ville de Krems, à 80 km au nord-ouest de Vienne, où Josef Fritzl est incarcéré.
Les juges se sont basés sur un rapport d'expertise psychiatrique, a-t-elle expliqué, citant son âge avancé (88 ans) et un début de démence. "C'est un premier pas important. Il doit maintenant être placé dans un régime de détention classique et suivre des examens réguliers", a-t-elle dit, ajoutant que son client était "très ému".
Une fois son transfert effectif, il pourra alors déposer une requête de libération conditionnelle, selon Me Wagner qui compte faire cette démarche l'an prochain. Un porte-parole du tribunal a confirmé cette décision, qui peut encore être contestée par le parquet.
Condamné à perpétuité
Condamné en mars 2009, cet électricien de métier avait été arrêté un an plus tôt, suite à l'hospitalisation de l'un des sept enfants nés de la relation incestueuse qu'il a eue avec sa fille Elisabeth. Celle-ci a été séquestrée et violée de 1984 à 2008 dans une cave-bunker aménagée au sous-sol de la propriété familiale, à Amstetten.
Pendant toutes ces années, Josef Fritzl a continué de vivre dans le pavillon avec sa femme, Rosemarie, dont les juges ont conclu qu'elle n'avait jamais rien su, persuadée que sa fille avait rejoint une secte.
"Cave de l'horreur"
Dans la petite ville à 100 km de Vienne où s'est déroulé le drame, les autorités ont bouché en 2013 avec du béton "la cave de l'horreur", condition nécessaire à la mise en vente de la maison.
Aujourd'hui âgée de 56 ans, Elisabeth Fritzl et ses enfants ont emménagé dans un lieu tenu secret, sous un nouveau nom, afin de tenter de se reconstruire dans l'anonymat.
Josef Fritzl, qui menaçait de gazer toute la famille si l'un de ses membres s'échappait, n'a jamais exprimé aucun remords. Selon son avocate toutefois, "il pense à ses actes jour et nuit".
afp/doe