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Le gouvernement français se prépare au siège de Paris par les agriculteurs

Le gouvernement français promet un dispositif défensif face à la menace du siège de Paris par les agricutleurs. [Keystone - CHRISTOPHE PETIT TESSON]
Le gouvernement français promet un dispositif défensif face à la menace d'un siège de Paris. / Le Journal horaire / 23 sec. / le 28 janvier 2024
Face à la volonté des agriculteurs d'entamer un siège de Paris à partir de lundi, le gouvernement français a promis dimanche de mettre en place un "dispositif défensif important".

Alors que le Premier ministre Gabriel Attal, de retour sur le terrain, a juré "d'avancer vite" pour répondre à la colère des agriculteurs, le président du premier syndicat agricole français Arnaud Rousseau a exhorté le gouvernement à "aller beaucoup plus loin".

Le Premier ministre Gabriel Attal a juré "d'avancer vite" pour répondre à la colère des agriculteurs. [AFP - Miguel Medina]
Le Premier ministre Gabriel Attal a juré "d'avancer vite" pour répondre à la colère des agriculteurs. [AFP - Miguel Medina]

Malgré une accalmie, de nombreuses liaisons routières sont restées coupées dimanche, de la Normandie au Gard en passant par les Pyrénées-Atlantiques et la Meuse. Et la situation menace de se tendre avec un projet de blocage d'accès à Paris lundi à partir de 14h00.

"Tout va s'organiser dans la sécurité autour de plusieurs points de blocage sur des axes stratégiques autoroutiers importants, il va y avoir sept points de blocage tout autour de Paris", qui seront tenus "par des tracteurs, des agriculteurs", a affirmé Clément Torpier, président des Jeunes Agriculteurs Ile-de-France, sur BFMTV.

Selon lui, "il va y avoir une organisation militaire, il est hors de question qu'un nouvel accident arrive" après celui qui a coûté la vie à une agricultrice et sa fille en Ariège.

"Empêcher tout blocage"

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a demandé dimanche aux responsables des forces de l'ordre de mettre en place "un dispositif défensif important afin d'empêcher tout blocage" par les agriculteurs du marché de Rungis, des aéroports franciliens et "d'interdire toute entrée dans Paris", selon son ministère.

Selon Arnaud Rousseau, la séquence qui s'ouvre est celle d'une "semaine de tous les dangers, soit parce que le gouvernement ne nous entend pas, soit parce que la colère sera telle qu'ensuite chacun prendra ses responsabilités".

Les agriculteurs français menacent de bloquer les accès à Paris lundi dès 14h00. [AFP - Dimitar DILKOFF]
Les agriculteurs français menacent de bloquer les accès à Paris lundi dès 14h00. [AFP - Dimitar DILKOFF]

Gabriel Attal a dévoilé vendredi des mesures d'urgence, dont l'abandon de la hausse de la taxe sur le gazole non routier (GNR), des indemnités gonflées pour les éleveurs dont les bovins ont été touchés par la maladie hémorragique épizootique, des sanctions lourdes contre trois industriels de l'agro-alimentaire ne respectant pas les lois Egalim sur les prix.

>> Lire : Gabriel Attal annonce dix mesures pour apaiser la colère des agriculteurs français

"Je veux qu'on clarifie les choses et qu'on voie les mesures que l'on peut prendre, supplémentaires, sur ces histoires de concurrence déloyale", a assuré le chef du gouvernement.

"Il faut aller beaucoup plus loin"

"Je lui confirme, il faut aller beaucoup plus loin", a répondu Arnaud Rousseau, qui a présenté des dizaines de doléances au gouvernement cette semaine: "tant que ces demandes ne seront pas satisfaites, la mobilisation sera totale", a-t-il dit.

Le président des Républicains Eric Ciotti a jugé les réponses de Gabriel Attal "ridiculement faibles" et plaidé, dans un entretien au Journal du Dimanche, pour un revenu minimum net mensuel des agriculteurs de 1500 euros.

De son côté, Marine Le Pen a dénoncé la politique agricole du gouvernement. "Ils ne remettront pas en cause le modèle" qu'ils soutiennent "au niveau de l'Union européenne", "qui est un modèle qui tue l'agriculture", a-t-elle dit, estimant qu'il fallait "sortir l'agriculture des accords de libre-échange". Elle s'est par ailleurs refusée à se prononcer sur le blocage annoncé de Paris.

afp/mac

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