Le quotidien oublié des Yéménites, miné par les conflits

"Les étrangers peuvent venir, ils sont en sécurité ici. Mais s'ils viennent de pays qui soutiennent Israël, comme l'Allemagne ou la France, alors nous les tuons", lance Yehia, un garçon yéménite au discours bien rodé.

Sur les bancs des écoles de Sanaa, la capitale du pays sous contrôle des rebelles houthis, les répercussions du conflit entre Israël et le Hamas sont bien présentes dans les esprits.

Risque de déstabilisation

En novembre 2023, les rebelles - soutenus par l'Iran - ont lancé les hostilités en détourant des navires marchands en mer Rouge et en les attaquant à l'aide de drones et de missiles. Une campagne menée, selon eux, en représailles des opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza.

En réponse, les États-Unis, parfois conjointement avec le Royaume-Uni, ont mené des séries de frappes visant les Houthis dans le but de les dissuader d'attaquer, sans succès pour l’instant.

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Ces feux croisés sont un vrai risque pour le transport maritime international, mais aussi pour les populations civiles, dont on parle moins.

Des analystes ont prévenu que les tensions croissantes dans la région pourraient faire dérailler les efforts en vue de parvenir à un cessez-le-feu. Depuis 2015, le Yémen est en effet ravagé par une guerre entre les Houthis et les forces gouvernementales, appuyées par une coalition militaire menée par l'Arabie saoudite.

>> Voir le reportage de Géopolitis sur la guerre au Yémen :

Crise humanitaire

Le conflit a fait des centaines de milliers de morts, déplacé des millions de personnes et plongé le pays dans l'une des pires crises humanitaires au monde, selon l’ONU. 

A Taïz (nord-ouest), ville pratiquement assiégée, peu de langues se délient face-caméra. Près d'une citerne, une femme voilée témoigne néanmoins des conditions de vie déplorables.

"Les Houthis nous ont apporté tant de souffrances. Nous n'avons presque pas de gaz, presque pas d'eau (...) Toutes ces guerres sont de leur faute!", lance-t-elle.

Les Houthis n'ont pas laissé une seule maison ici sans un blessé, sans un tué

Dans un quartier non-contrôlé par le groupe rebelle, certains immeubles sont criblés d'impacts. Un père de famille raconte comment son garçon de 10 ans a été blessé à main, alors qu'il surveillait un troupeau de moutons.

"Les Houthis n'ont pas laissé une seule maison ici sans un blessé, sans un tué. (...) Ils violent le cessez-le-feu, continuent de tirer sur les enfants et de bombarder les maisons!", raconte Rudfan Al-Sabri.

Accalmie fragile

Pays le plus pauvre de la péninsule arabique, le Yémen connaît toutefois une accalmie fragile depuis une trêve négociée par l’ONU en avril 2022. La trêve a expiré en octobre dernier, mais reste globalement respectée. 

En décembre 2023, les rebelles houthis et le gouvernement yéménite se sont engagés à respecter un nouveau cessez-le-feu et ont accepté l’ouverture d’un processus de paix.

doe avec agences