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Revers au Parlement espagnol pour Pedro Sánchez sur l'amnistie des indépendantistes catalans

Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a essuyé mardi un revers cinglant au Parlement avec le rejet du projet de loi d'amnistie des indépendantistes catalans. [Keystone - Daniel Gonzalez/EPA]
Revers au Parlement espagnol pour Pedro Sánchez sur l'amnistie des indépendantistes catalans / Le Journal horaire / 35 sec. / le 30 janvier 2024
Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a essuyé mardi un revers cinglant au Parlement avec le rejet du projet de loi d'amnistie des indépendantistes catalans. Il s'agit d'une nouvelle illustration de l'extrême fragilité de son gouvernement, reconduit il y a seulement deux mois et demi.

Paradoxalement, c'est le parti de l'indépendantiste Carles Puigdemont, Junts per Catalunya, qui a voté contre ce projet de loi hautement controversé. Le parti a estimé que le texte ne garantissait pas l'application de cette amnistie à son chef de file, principale figure de la tentative de sécession de la Catalogne en 2017.

Ce rejet en première lecture ne signifie pas l'abandon du texte, qui devra faire son retour en commission parlementaire où il pourra être modifié. Mais le refus illustre la pression permanente à laquelle Junts soumet l'exécutif, privé de majorité sans le soutien des sept députés indépendantistes.

"L'humiliation est constante, chaque jour (...), chaque vote est un calvaire", a raillé le chef de l'opposition de droite, Alberto Núñez Feijóo, qui a encore mobilisé dimanche 45'000 sympathisants dans le centre de Madrid contre cette amnistie, qui divise profondément la société espagnole.

>> Ecouter le sujet du 12h30 avant le vote de mardi :

Espagne: la loi d’amnistie pour les indépendantistes catalans soumise au vote du Parlement. [Keystone - EPA/Jesus Diges]Keystone - EPA/Jesus Diges
Espagne: la loi d’amnistie pour les indépendantistes catalans soumise au vote du Parlement / Le 12h30 / 2 min. / le 30 janvier 2024

Une majorité fragile

Allié imprévisible du gouvernement, Junts a exigé des socialistes de Pedro Sánchez qu'ils votent des amendements en leur faveur. En effet, ces amendements étaient destinés à contrer une offensive judiciaire de deux magistrats qui cherchent à empêcher l'application de l'amnistie à Carles Puigdemont.

Les socialistes ayant refusé, Junts a voté contre le projet de loi. Le texte n'a alors recueilli que 171 voix favorables, alors que la majorité requise était de 176 voix sur 350.

Ce projet de loi d'amnistie était une condition exigée par les indépendantistes catalans en échange de leur soutien indispensable à la reconduction mi-novembre de Pedro Sánchez pour un nouveau mandat.

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Si le Parlement finit par l'adopter à terme, ce texte doit permettre l'arrêt des poursuites judiciaires contre des centaines de militants et dirigeants séparatistes pour leur implication dans la tentative de sécession, dont Carles Puigdemont, qui a fui en Belgique il y a plus de six ans afin d'échapper à ces poursuites.

"Terrorisme" et "trahison"

Junts exigeait concrètement que le texte garantisse l'application de cette amnistie aux personnes accusées de "terrorisme", sans exception possible, ou de "trahison", ce qui n'est pas le cas du projet actuel. Carles Puigdemont est menacé d'une inculpation pour de tels délits par deux magistrats.

Une première enquête concerne la mystérieuse organisation "Tsunami Démocratique", à l'origine du blocage de l'aéroport de Barcelone en octobre 2019 pour protester contre la condamnation de dirigeants indépendantistes à la prison. Dans cette affaire, un magistrat soupçonne Carles Puigdemont d'avoir dirigé cette organisation dans l'ombre. Il pourrait être accusé de "terrorisme".

La semaine dernière, les socialistes avaient déjà été contraints d'accepter un amendement afin que l'amnistie bénéficie aussi aux personnes accusées de "terrorisme" mais à condition que les faits reprochés ne constituent pas "une violation grave des droits de la personne humaine".

Déterminé à contourner cet amendement, le juge a mis en avant, seulement deux jours plus tard dans son enquête, les blessures d'un policier en 2019, et donc une violation grave de ses droits.

Dans une deuxième affaire, un autre magistrat soupçonne Carles Puigdemont d'avoir cherché à obtenir le soutien du Kremlin à une éventuelle indépendance de la Catalogne. L'enquête pourrait déboucher sur des poursuites pour "trahison".

afp/ami

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