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La Suisse "raciste": mise au point de la Ligue arabe

La Ligue arabe va aborder le cas de la Suisse dimanche.
La Ligue arabe va aborder le cas de la Suisse dimanche.
Rebondissement dans la crise libyenne. La dépêche de l'agence italienne ANSA selon laquelle la Ligue arabe aurait adopté une position solidaire avec la Libye, qualifiant la Suisse d'Etat raciste, est truffée d'erreurs. La Ligue arabe fera une mise au point dimanche, selon une information exclusive de la TSR.

Première erreur de l'agence Ansa: tous les membres de la Ligue
n'auraient pas signé ce texte, loin de là. Ensuite, ce mémorandum,
écrit en termes plutôt diplomatiques, ne parle pas d'Etat raciste,
mais qualifie la liste des Libyens indésirables publiée par Berne
comme étant "de nature raciste".



La TSR a contacté la Ligue arabe. Visiblement mal à l'aise sur
cette question, la Ligue confirme officieusement pour l'instant le
malentendu et promet de publier une mise au point ce dimanche.

Embargo total contre la Suisse

Ce nouvel épisode intervient
alors que les autorités libyennes ont annoncé mercredi un embargo
économique total sur la Suisse. Mais la Confédération a minimisé
jeudi l'annonce de l'embargo sur ses produits par la Libye, y
voyant une nouvelle "gesticulation" de Mouammar Kadhafi alors que
les échanges entre Berne et Tripoli sont déjà très réduits.



"Vu la faible importance du volume des échanges" entre la Suisse
et la Libye, l'embargo prononcé par Tripoli mercredi n'aura "pas
une influence considérable" sur l'économie suisse, a expliqué le
PDC Dominique de Buman, membre de la commission parlementaire
chargée de l'économie.

Un petit marché

Les exportations suisses vers la Libye ne représentent que
"moins d'un millième" du total des échanges de Berne avec
l'étranger, souligne l'association Economie suisse. Elles
atteignaient ainsi, en 2009, 156 millions de francs suisses (106
millions d'euros) sur les 180,3 milliards de francs (122,6
milliards d'euros) exportés par la Confédération.



Les échanges commerciaux avec la Libye ont par ailleurs déjà été
frappés par la crise diplomatique entre Berne et Tripoli, née de
l'interpellation musclée, en juillet 2008 à Genève, d'un fils du
leader libyen, Hannibal.



Constituées surtout de machines (57,5%) et de produits
pharmaceutiques (23,8%), les exportations helvétiques ont ainsi
chuté de près de 45% en 2009 tandis que les importations de
produits libyens, essentiellement de pétrole, ont plongé de près de
80%.

Plus de visas pour les Libyens

Après l'interpellation à Genève d'Hannibal Kadhafi, les
autorités libyennes avaient arrêté deux Suisses, dont l'un, Max
Göldi, reste détenu en Libye. Berne a décidé à l'automne de
restreindre l'octroi de visas pour les Libyens souhaitant entrer
dans l'espace Schengen. En vertu des accords de cet espace de libre
circulation regroupant 25 pays européens, un membre peut mettre son
veto à des visas pour la zone.



Au total, selon Berne, 270 Libyens se sont ainsi vu refuser un
visa Schengen en 2009. Tripoli a décidé le 7 février de ne plus
délivrer à son tour de visas aux Européens.



lan

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Les musulmans de Suisse fâchés contre Tripoli

Une cinquantaine de musulmans résidant en Suisse ont lancé un cri de colère samedi après-midi à Berne contre le régime libyen. Symboliquement, sur l'Helvetiaplatz, ils ont condamné l'appel au djihad contre la Suisse lancé par le colonel Kadhafi et "l'instrumentalisation de l'islam".

"Nous refusons toute volonté de déstabiliser notre pays, la Suisse, parce que nous sommes solidaires de nos concitoyens avec qui nous pouvons toujours vivre différents et égaux", a lancé Abdel Lamhangar, élu socialiste au Conseil général de Romont (FR). Il est l'initiateur du rassemblement.

Venus principalement de Suisse romande, les manifestants tenaient des pancartes sur lesquelles figurait la main de Fatima, "protection contre le mauvais oeil", selon Abdel Lamhangar. Ce symbole intégrait le drapeau helvétique pour affirmer: "Pas touche à mon pays". D'autres agitaient des pancartes montrant Max Göldi, l'otage suisse toujours retenu en Libye. Ils ont appelé à sa "libération immédiate et inconditionnelle."

Cette manifestation se voulait également un message de paix et un signal positif après la votation sur les minarets..