"Je regrette que mes commentaires soient devenus un obstacle à
l'amélioration de nos relations bilatérales", a déclaré le
porte-parole du département d'Etat, Philip Crowley, ajoutant que
Jeffrey Feltman, secrétaire d'Etat adjoint pour le Proche-Orient,
se rendrait à Tripoli.
"Je comprends que mon commentaire personnel a été perçu comme une
attaque personnelle contre le président" libyen, a-t-il dit. "Ces
commentaires ne sont pas le reflet de la politique américaine et ne
visaient pas à être offensants. Je présente mes excuses s'ils ont
été pris dans ce sens", a-t-il ajouté. "J'aurais dû m'en tenir à
notre préoccupation concernant le terme de jihad, qui a par la
suite été clarifié par le gouvernement libyen", a déclaré Philip
Crowley à la presse.
Mauvaise humeur libyenne
Le ministère libyen des affaires étrangères avait convoqué
mercredi dernier la chargée d'affaires de l'ambassade américaine à
Tripoli pour lui adresser sa protestation. Tripoli exigeait "des
explications et des excuses" de Washington et prévoyait des
"répercussions négatives sur les relations économiques et
politiques entre les deux pays" si aucune mesure n'était
prise.
Le lendemain, la Compagnie nationale libyenne de pétrole avait mis
en garde les compagnies pétrolières américaines contre les
"répercussions" que pourrait provoquer ces propos.
Américains sans visas?
Or, le patron de la compagnie Nationale libyenne du Pétrole a
indiqué mardi à l'agence de presse financière Dow Jones que des
visas ont été refusés à des Américains pour entrer en Libye. Cette
action de Tripoli intervient à un moment commercial stratégique. Du
8 au 11 mars se déroulent dans la capitale libyenne 2 foires: celle
du pétrole et du gaz et celle des infrastructures. Ce sont les deux
foires qui comptent pour ceux qui veulent faire des affaires dans
l'énergie en Libye.
Une cinquantaine de stands n'auraient pas pu ouvrir car les
représentants de compagnies européennes et américaines qui devaient
être présentes n'ont pas obtenu de visas. Il n'a pas encore été
possible de vérifier auprès des compagnies américaines l'exactitude
de cette interdiction. Mais l'impact sur la foire a pu être vérifié
par le correspondant de la RSR en Libye Imed Lamloum.
cab avec les agences et Gaëtan Vannay/RSR
Une remarque "malvenue"
Le porte-parole américain du département d'Etat avait dit en riant le 26 février que l'appel à la guerre sainte contre la Suisse lui rappelait la diatribe insolite et interminable du dirigeant libyen à la tribune de l'ONU en septembre: "Beaucoup de mots, beaucoup de papier volant un peu partout, et pas forcément beaucoup de sens".
Le 23 septembre 2009, le colonel Kadhafi avait profité de la tribune des Nations unies à New York pour prononcer un discours-fleuve de 95 minutes (contre 15 prévues) où redites, improvisations et bizarreries avaient été légion.
Une pétition pour Max Göldi
Amnesty International a réclamé mardi au ministre libyen de la Justice la libération immédiate de Max Göldi, a-t-elle indiqué dans un communiqué.
L'ONG a envoyé au haut responsable une lettre munie de 14'000 signatures.
L'ONG de défense des droits estiment que Tripoli doit autoriser sans délai le retour de Max Göldi en Suisse, car "il s'agit d'un prisonnier d'opinion, qui est victime d'une accusation motivée par des raisons politiques".
Amnesty International a également donné dans son communiqué des informations sur les conditions de Max Göldi à la prison de Jdeida, où "il est traité correctement et reçoit régulièrement des visites de l'ambassade suisse".
Près de 14'000 personnes au total en Suisse ont signé une pétition qui accompagnait la lettre envoyée à Tripoli.
Selon Amnesty, un grand nombre de ces signatures a été récolté en un temps record par le biais du groupe "Bougies en Libye" sur facebook.