Le texte a été adopté par 88 voix pour et 17 contre. Le parti
unioniste d'Ulster (UUP, minoritaire), favorable au maintien de la
province semi-autonome dans le giron britannique, avait indiqué par
avance qu'il voterait contre.
L'accord avait été arraché début février au terme d'âpres
négociations entre le parti protestant DUP (Democratic Unionist
Party) et le Sinn Féin catholique. Il prévoit qu'à partir du 12
avril, le contrôle de la police et de la justice d'Irlande du nord
sera directement assumé par Belfast, et non plus par Londres.
Dernier obstacle à la paix
Un poste de ministre de la justice, qui se verra confier la
responsabilité de la police et de la justice dans la province, doit
être créé, ainsi qu'un poste d'Attorney general - qui fait office
de principal conseiller juridique de l'exécutif régional.
Londres avait annoncé le mois dernier qu'il débloquerait 800
millions de livres (près de 1,3 milliard de francs) pour financer
ce transfert. Cette question était le dernier obstacle à
l'application complète des accords de paix de 1998 qui avaient mis
fin à plus de 30 ans de violences intercommunautaire ayant fait
quelque 3500 morts.
Sinn Féin et le DUP dirigent ensemble le gouvernement régional
depuis 2007, assumant de nombreuses prérogatives dans des domaines
tels que l'éducation ou la santé, mais les pouvoirs de police et de
justice, politiquement sensibles, restaient supervisés par
Londres.
afp/cab
Félicitations de Gordon Brown
Le premier ministre britannique Gordon Brown s'est immédiatement félicité de cet accord, qui selon lui tourne définitivement la page de "décennies d'affrontements".
"Aujourd'hui la politique du progrès a finalement remplacé la politique de la division en Irlande du Nord", a-t-il estimé dans un communiqué.
"L'achèvement de la dévolution, soutenue par toutes les communautés d'Irlande du nord, met un point final à des décennies d'affrontements.
Elle envoie un message fort à ceux qui voudraient le retour de la violence: la démocratie et la tolérance prévaudront", a-t-il ajouté.
Le spectre des paramilitaires
Le ministre britannique à l'Irlande du Nord Shaun Woodward a regretté l'opposition du parti unioniste d'Ulster (UUP, minoritaire) à l'accord.
Il a estimé que cette attitude risque à plus long terme de faire le jeu des groupes paramilitaires opposés au processus de paix.
Ces groupes armés sont soupçonnés d'être à l'origine de plusieurs attentats ces derniers mois, notamment l'explosion d'une voiture piégée devant un tribunal du sud de la province fin février qui n'a pas fait de victime - "par miracle", selon la police.