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Proche-Orient: des discussions indirectes acceptées

Les dirigeants palestiens acceptent des négociations indirectes avec Israël.
Les dirigeants palestiens acceptent des négociations indirectes avec Israël.
Les dirigeants palestiniens ont accepté dimanche de mener des discussions indirectes avec Israël afin de tenter de relancer le processus de paix suspendu depuis plus d'un an. Ils ont donné leur feu vert à ces pourparlers sous l'égide des Etats-Unis sans guère d'illusions.

"La direction palestinienne a décidé de donner une chance à la
suggestion américaine d'aboutir à un accord en conduisant des
discussions indirectes avec Israël", a déclaré Yasser Abed Rabbo,
le secrétaire général de l'OLP, lors d'une conférence de presse à
Ramallah (Cisjordanie), siège de l'Autorité palestinienne.



"Même si nous acceptons, nous avons des réserves", a tempéré Azzam
al-Ahmed, le chef de la délégation du Fatah, mouvement que dirige
Mahmoud Abbas. "Il est peu probable que ces négociations indirectes
avec le gouvernement de (Benjamin) Netanyahu réussissent, mais nous
voulons donner une chance à l'administration américaine afin
qu'elle poursuive ses efforts", a ajouté al-Ahmed.



Les pourparlers indirects seront conduits par le biais de navettes
de l'envoyé spécial américain pour le Proche-Orient, George
Mitchell, entre Israéliens et Palestiniens. Ces discussions doivent
durer quatre mois.



Cette décision, entérinée par le Comité exécutif de l'Organisation
de Libération de la Palestine (OLP), fait suite au soutien apporté
par les ministres arabes des Affaires étrangères à des négociations
indirectes pour une durée de quatre mois afin de "donner une
chance" aux efforts de paix américains.

Pas d'unanimité

Yasser Abed Rabbo a précisé que ces discussions devraient se
focaliser en premier lieu sur les frontières finales d'un Etat
palestinien. Le dirigeant de l'OLP a affirmé que la poursuite de la
colonisation israélienne en Cisjordanie occupée, y compris à
Jérusalem-Est, rendait impossible des négociations directes avec
les Israéliens. Il a même laissé entendre qu'elle pourrait mettre
en péril la tenue même du dialogue indirect.



Le feu vert de l'OLP, qui était attendu, ne fait toutefois pas
l'unanimité dans les rangs palestiniens. Deux factions de gauche,
le Parti populaire (ex-communiste) et le Front populaire de
libération de la Palestine (FPLP), qui sont membres de l'OLP, ont
exprimé leur opposition à ces discussions indirectes, estimant que
les conditions de leur succès n'étaient pas réunies.



De son côté, le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande
de Gaza mais ne fait pas partie de l'OLP, est farouchement opposé à
toute discussion avec Israël.

Israël se félicite

Le chef du gouvernement israélien Benjamin Netanyahu, qui
rencontrait dimanche George Mitchell, s'est félicité du soutien des
ministres arabes à la proposition de Washington. Il a dit espérer
"que les discussions vont pouvoir aller de l'avant".



Toutefois, selon un rapport interne du ministère israélien des
affaires étrangères, Israël doute de la résolution américaine de
relancer le processus de paix avec les Palestiniens. Ce rapport
considère aussi que Washington a adopté une position favorable aux
Palestiniens dans ses contacts préliminaires à l'ouverture de
négociations.



agences/lan

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La proposition des Etats-Unis

Les Etats-Unis ont proposé des pourparlers indirects entre Israéliens et Palestiniens alors que leurs efforts pour relancer des négociations directes entre les deux parties, suspendues au début de l'offensive israélienne contre le Hamas à Gaza fin 2008, ont jusqu'à présent échoué.

Les Palestiniens exigent un gel total de la colonisation, y compris à Jérusalem-Est annexée, pour reprendre les négociations directes.

Israël refuse toute condition préalable et a proposé fin 2009 un moratoire de 10 mois sur la construction de nouveaux logements dans les colonies de Cisjordanie.