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Joe Biden et Mahmoud Abbas unis contre les colonies

L'annonce israélienne énerve autant à Washington qu'à Ramallah.
L'annonce israélienne énerve autant à Washington qu'à Ramallah.
Le vice-président américain Joe Biden a réaffirmé mercredi le soutien des Etats-Unis à un Etat palestinien "viable" et critiqué à nouveau la politique de colonisation d'Israël lors d'une déclaration au côté du président Mahmoud Abbas à Ramallah, en Cisjordanie.

"Tout le monde doit savoir aujourd'hui qu'il n'y a pas
d'alternative à la solution à deux Etats (israélien et
palestinien), qui doit faire partie intégrante de tout plan de paix
global", a plaidé Joe Biden au cours d'une visite dans les
Territoires palestinien.

"Hier, la décision du gouvernement israélien de faire avancer la
planification de nouveaux logements à Jérusalem-est sape cette
confiance même, la confiance dont nous avons besoin maintenant afin
de commencer et produire des négociations fructueuses", a-t-il
répété .



"Il revient à toutes les parties de développer un climat de
soutien aux négociations et de ne pas les compliquer", a exhorté
Joe Biden, alors que les Etats-Unis s'efforcent de relancer le
processus de paix bloqué depuis fin 2008.

Sur la même longueur d'ondes

A l'issue d'entretiens avec les dirigeants palestiniens, le
vice-président américain a salué "le courage et la conviction" du
président Abbas et de son Premier ministre Salam Fayyad. De son
côté, Mahmoud Abbas a accusé Israël de "détruire la confiance" et
de porter "un coup sévère" aux tentatives de reprise de dialogue
entre les deux camps.



Il a également réitéré son engagement en faveur d'un règlement
fondé sur deux Etats: "Un Etat d'Israël vivant en sécurité et en
paix aux cotés d'un Etat palestinien sur la base des frontières du
6 juin (1967) avec Jérusalem-est pour capitale".



Les Palestiniens demandent que leur futur Etat soit basé sur les
frontières d'avant la guerre israélo-arabe de juin 1967, avec comme
capitale le secteur oriental à majorité arabe de Jérusalem.

Un processus semé d'embûches

Après des mois d'efforts diplomatiques, les Etats-Unis sont
parvenus à lancer ces discussions indirectes, dites "négociations
de proximité", avec comme objectif de ranimer le processus de paix
bloqué depuis fin 2008.



Les Palestiniens, qui ont accepté sans enthousiasme, continuent de
réclamer un gel total de la colonisation juive avant de revenir à
la table des négociations directes. Mais Benjamin Netanyahu a
refusé toute condition préalable et n'a offert qu'un moratoire
limité et temporaire (10 mois) sur la colonisation en Cisjordanie,
à l'exclusion du secteur oriental de Jérusalem.

Tollé international

L'annonce du nouveau projet de colonisation à Jérusalem a
provoqué un concert de protestations internationales. A l'ONU, le
secrétaire général Ban Ki-moon a réaffirmé que les colonies étaient
"illégales aux termes de la loi internationale" tandis que les
Etats arabes ont promis d'y apporter "une réponse claire" lors
d'une réunion mercredi au Caire (lire ci-contre).
La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, s'est jointe
aux protestations.



En Israël, les médias ont fustigé le gouvernement Netanyahu,
parlant de "crachat au visage de Biden", et au sein même de la
coalition au pouvoir, l'affaire a créé des remous. Le ministre
israélien de la Défense, le travailliste Ehud Barak, a qualifié
l'annonce de "superflue", et son collègue Yitzhak Herzog a parlé
d'une "faute grave".



afp/jeh

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Les pays arabes haussent le ton

Les Etats arabes vont tenir une réunion mercredi soir au Caire pour apporter "une réponse claire" à la poursuite par Israël de la colonisation à Jérusalem-est, a annoncé le Premier ministre du Qatar Hamad ben Jassem Al-Thani.

Cette annonce survient au lendemain d'une demande du président palestinien Mahmoud Abbas au secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa de "prendre des mesures adéquates.

"Nous avons déjà des doutes sur le sérieux d'Israël dans le processus de paix. Mais nous avons voulu donner une chance" aux pourparlers indirects israélo-palestiniens, a-t-il expliqué.

Les ministres des Affaires étrangères des membres de la Ligue arabe ont donné la semaine dernière leur approbation à ces pourparlers dits "de proximité" sous l'égide des Etats-Unis.

"L'insulte a atteint un point qu'aucun Arabe ne peut accepter", a poursuivi Amr Moussa.

"Plomb durci" en ligne de mire européenne

Le Parlement européen a apporté mercredi son soutien au rapport Goldstone de l'ONU sur le conflit à Gaza de décembre 2008-janvier 2009, et appelé à une enquête sur les "cas allégués de crimes de guerre" qui auraient été perpétrés à cette occasion.

Le rapport du juge Richard Goldstone accuse Israël et des groupes palestiniens d'avoir commis des crimes de guerre et recommandé la saisine de la Cour pénale internationale (CPI) si l'Etat hébreu refusait d'ouvrir une enquête "crédible".

Les députés soulignent par ailleurs que "la crise humanitaire dans la bande de Gaza s'est encore aggravée en raison du blocus, qui est contraire au droit humanitaire international".

L'opération "Plomb durci" de l'hiver 2008-2009, déclenché pour stopper les tirs de roquettes contre Israël à partir de la bande de Gaza contrôlée par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a fait plus de 1400 morts palestiniens et 13 côté israélien.