Les relations sont passablement dégradées entre les Etats-Unis
et Israël en raison du refus de Benjamin Netanyahu de lâcher du
lest sur la colonisation. Mais une avancée vers la paix "exige que
toutes les parties, y compris Israël, fassent des choix difficiles
mais nécessaires", a déclaré Hillary Clinton devant le Congrès
annuel de l'AIPAC (American Israel Public Affairs Committee), le
principal lobby pro-israélien aux Etats-Unis.
Benjamin Netanyahu est attendu lundi soir à l'AIPAC, après un
entretien avec Hillary Clinton et avant un rendez-vous mardi à la
Maison Blanche avec le président Barack Obama, tout auréolé de la
réussite de sa réforme du système de santé.
Pression américaine
Le chef du gouvernement israélien a accepté sous la pression
américaine de faire des "gestes de bonne volonté" afin de relancer
les négociations avec les Palestiniens. Pour autant, le Premier
ministre de droite n'a rien cédé sur un point capital: un gel de la
colonisation à Jérusalem-Est, dont la communauté internationale ne
reconnaît pas l'annexion en 1967.
Les constructions israéliennes à Jérusalem-Est et en Cisjordanie
nuisent au climat de confiance, au dialogue de paix et au rôle de
médiation des Etats-Unis, a pourtant insisté lundi Hillary Clinton.
La sérieuse crise diplomatique avec Washington a éclaté avec
l'annonce de la construction de 1600 logements dans un quartier
juif de Jérusalem-Est, en pleine visite du vice-président Joe Biden
à la mi-mars.
Appel à la retenue
De son côté, l'émissaire américain pour le Proche-Orient, George
Mitchell, s'est entretenu lundi à Amman avec le président
palestinien Mahmoud Abbas pour tenter de lancer les négociations
indirectes. Il a appelé Israéliens et Palestiniens à la retenue
après les violences dans les territoires palestiniens et à
Jérusalem-Est.
Pour sa part, le négociateur palestinien Saëb Erakat a rejeté sur
Israël "la responsabilité du blocage des négociations par sa
politique de colonisation à Jérusalem et de provocation".
Benjamin Netanyahu avait écarté dimanche toute concession sur la
colonisation à Jérusalem-Est en répétant que "la politique de
construction à Jérusalem est la même que celle qui prévaut à
Tel-Aviv". Il aurait toutefois accepté d'éviter dans l'avenir de
mettre les Etats-Unis dans l'embarras par des annonces
intempestives de plans de colonisation. Lundi, le ministre de
l'Habitat, Ariel Attias, a renoncé à participer au lancement du
chantier de 600 logements dans une implantation urbaine au nord de
Jérusalem, en Cisjordanie occupée, selon la radio militaire.
agences/ak
Manque d'effets du rapport Goldstone
La Suisse a regretté lundi, une fois de plus, devant le Conseil des droits de l'homme, que les recommandations du rapport Goldstone sur Gaza n'aient pas été mises en oeuvre. Elle a appelé toutes les parties à mener des enquêtes conformes aux normes internationales.
Le Conseil a débattu de la situation à Gaza dans le cadre de sa session ordinaire qui se termine vendredi. A la suite de la Haut Commissaire Navi Pillay, les orateurs ont constaté qu'Israël n'a pas donné suite aux recommandations du Conseil et que la situation a continué de se détériorer à Gaza.
Le représentant israélien a réfuté une nouvelle fois les accusations de crimes de guerre lors de l'offensive de l'armée israélienne contre Gaza en janvier 2009. Il a répété que son pays a lancé plusieurs enquêtes sur les auteurs présumés de violations du droit international. Des enquêtes jugées insuffisantes par la quasi-totalité des pays membres du Conseil.
La représentante de la Suisse Muriel Berset-Kohen a regretté "qu'il n'y ait pas encore eu d'enquête approfondie et impartiale de toutes les parties". Elle les a appelées à "mener des enquêtes conformes aux normes internationales pour traduire en justice les auteurs présumés de violations du droit international".
Violences sur le terrain
L'aviation israélienne a mené dans la nuit de dimanche à lundi un raid dans le sud de la bande de Gaza, après un tir de roquettes palestinien. Des appareils ont attaqué un tunnel dans le secteur de Rafah, à la frontière avec l'Egypte, sans faire de blessé.
Un porte-parole militaire a confirmé le raid affirmant que l'armée de l'air avait "frappé un tunnel servant à la contrebande d'armes, en riposte aux tirs de roquettes". Selon lui, cette attaque vient en réponse à une intensification des tirs de roquettes ces derniers jours.
Une roquette a été tirée dimanche soir à partir de la bande de Gaza sur le sud d'Israël sans faire ni victime ni dégât. Selon l'armée, neuf roquettes ont été tirées depuis jeudi, l'une tuant un ouvrier agricole thaïlandais dans le sud d'Israël. En représailles, l'aviation israélienne a effectué une série de raids visant la bande de Gaza, blessant légèrement deux personnes.