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Les évêques suisses réagissent à la lettre du pape

Lorsque l'Eglise a connaissance de cas d'abus, elle agit déjà de manière à ce que le coupable se dénonce aux autorités, selon les évêques suisses.
Lorsque l'Eglise a connaissance de cas d'abus, elle agit déjà de manière à ce que le coupable se dénonce aux autorités, selon les évêques suisses.
La Conférence des évêques suisses ne voit pas de nécessité d'agir après la publication samedi de la lettre du pape aux catholiques d'Irlande concernant les abus sexuels d'hommes d'église. Cette déclaration les conforte dans leur pratique pour les cas suisses.

L'intérêt des victimes est déjà au centre de la procédure, a
déclaré Walter Müller, porte-parole de la Conférence des évêques
suisses. Adressée aux catholiques irlandais, la lettre de Benoît XVI n'en est pas moins
importante pour la Suisse.



"Elle confirme les directives que l'Eglise a mises sur pied en
2002 pour réagir aux cas d'abus sexuels", a précisé le porte-parole
des évêques suisses. Elle réaffirme surtout qu'il faut agir dans
l'intérêt des victimes.



Or lorsque l'Eglise a connaissance de cas d'abus sexuels, elle
agit déjà de manière à ce que le coupable se dénonce aux autorités.
C'est justement ce que le pape préconise aux prêtres irlandais
ayant abusé de mineurs.

60 plaintes ces 15 dernières années

Selon Walter Müller, le dernier cas à l'évêché de Coire le
confirme: l'Eglise et la victime ont porté plainte conjointement.
La semaine dernière, un administrateur paroissial du canton de
Schwyz a avoué avoir commis des actuels sexuels sur un mineur dans
les années 1970. Il a démissionné.



Les abus commis par des religieux n'appartiennent pas qu'au passé.
La Conférence des évêques suisses a reçu 60 plaintes ces quinze
dernières années.



L'évêché de Coire est en train d'examiner dix cas possibles d'abus
perpétrés par des prêtres, dont certains dateraient de plusieurs
décennies. Les cantons de Zurich, Schwyz et des Grisons sont
concernés. Dans un cas, l'auteur est décédé.



L'abbaye d'Einsiedeln (SZ) est éclaboussée. Aucune plainte n'a été
déposée, mais cinq moines de la communauté ont dû être éloignés du
collège. Ils ont été impliqués dans des affaires d'attouchements
et, dans un cas, de rapport sexuel, selon l'abbé Martin Werlen.

SOS prévention

En février 2008, l'évêque de Lausanne, Genève et Fribourg Mgr
Genoud a mis sur pied la commission SOS prévention, pour écouter
les victimes.



Sur la trentaine de personnes entendues, trois cas mettant en
cause deux auteurs ont été signalés à la justice, a précisé samedi
dans "24 Heures" Françoise Morvant, présidente de la commission.
Les affaires étaient toutefois prescrites et aucun cas d'abus
récent n'a été soumis à la commission.



ats/ant

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