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Affaire des visas: Tripoli veut des excuses de l'UE

Le leader libyen se dit "offensé" par les mesures européennes.
Le leader libyen se dit "offensé" par les mesures européennes.
Dans le cadre de l'affaire Kadhafi, la Libye formule désormais aussi des exigences envers l'UE. Elle réclame des excuses pour les mesures d'interdiction d'entrée dans l'espace Schengen contre des personnalités libyennes. De son côté, Bruxelles demande à la Suisse d'agir pour régler le litige.

"Notre chef historique s'est senti offensé" par la mesure
d'interdiction d'entrée, a affirmé mardi l'ambassadeur de Libye à
Madrid Ageli Abdussalam Breni, cité mercredi par le journal "El
Pais".



L'Union européenne doit publier d'ici dimanche une déclaration
comprenant des "excuses claires", a déclaré Ageli Abdussalam Breni
lors d'une conférence de presse dans la capitale espagnole. La
Libye ne normalisera ses relations avec l'UE et ne lèvera
l'interdiction d'entrée sur son propre territoire pour les
ressortissants de l'espace Schengen qu'à cette condition.

Rencontre Moratinos-Kadhafi

L'idée d'excuses de l'UE a été établie lors d'une rencontre
entre le ministre espagnol des affaires étrangères Miguel Angel
Moratinos et le chef de l'Etat libyen Mouamar Kadhafi le 7 mars à
Tripoli, a affirmé Ageli Abdussalam Breni, selon "El Païs".



Selon une source diplomatique, Miguel Angel Moratinos n'aurait pas
rendu public cet arrangement, la Suisse y étant opposée, écrit
encore le journal. L'arrangement sous-entendait en effet que Berne
reconnaissait avoir enfreint les règles de Schengen.



L'Espagne, qui assure actuellement la présidence tournante de
l'UE, assume un rôle de médiatrice entre la Suisse et la Libye. Au
total, 29 Etats font partie de l'espace Schengen, dont la Suisse,
non membre de l'UE. Berne avait demandé l'an dernier une
interdiction d'entrée dans l'espace pour plusieurs personnalités
libyennes suite à l'arrestation de deux hommes d'affaire suisses à
Tripoli. Selon Ageli Abdussalam Breni, 188 personnes figurent sur
cette "liste noire". Un petit-fils du dirigeant libyen âgé de trois
ans y serait également inscrit, d'après l'ambassadeur. L'Etat de Genève a de son côté confirmé qu'il était prêt à verser une indemnité
à Hannibal Kadhafi pour avoir diffusé des photographies de lui lors
de son arrestation à Genève.



agences/cer

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Bruxelles demande un effort à Berne

Eveline Widmer-Schlumpf a pour sa part eu mercredi matin une conversation téléphonique avec la Commissaire européenne aux Affaires intérieures Cecilia Malmström.

"Cecilia Malmström attend un effort des deux parties, la Libye et la Suisse" a déclaré le porte-parole de la Commission européenne, Michele Cercone.

Interrogé pour savoir si la Commissaire avait exigé de la ministre de la Justice une concession de la part de la Suisse, le porte-parole a répondu qu'il ne voulait pas entrer dans les détails, mais qu'"un geste devait être fait".