Les sénateurs ont adopté le texte par 56 voix contre 43. Seuls
trois démocrates ont voté contre et un républicain était absent. La
Chambre a approuvé le projet de loi de réforme de l'assurance
maladie dimanche soir, puis l'a transmis à Barack Obama qui l'a
promulgué mardi.
Corrections
Les représentants ont voté tel que le projet adopté le 24
décembre par le Sénat. Ils ont toutefois rédigé des "corrections"
pour rendre le texte sénatorial plus conforme à leurs aspirations.
Ce sont ces corrections qui ont été adoptées à leur tour jeudi par
les sénateurs.
Mais le Sénat doit renvoyer ces modifications à la chambre basse,
en raison d'irrégularités de procédure soulevées par les
Républicains. La présidente de la Chambre des représentants, Nancy
Pelosi, et le chef de la majorité démocrate, Steny Hoyer, ont tous
deux déclaré jeudi que les représentants adopteraient le texte
modifié dans la journée. Une fois cet additif approuvé par la
Chambre, il pourra être envoyé à la Maison Blanche pour
promulgation par Barack Obama.
Fronde républicaine
Jusqu'au dernier moment, les Républicains ont continué de faire
obstruction à la réforme. Au Sénat, ils ont présenté des dizaines
d'amendements qui ont tous été rejetés. En outre, ils ont déposé
mardi un projet de loi pour faire abroger la réforme, sous le cri
de ralliement "abroger et remplacer".
Il reste qu'"après des heures à essayer de bloquer" le texte, les
Républicains "ont trouvé deux dispositions relativement mineures
qui constituent des irrégularités dans la procédure du Sénat et
nous allons devoir renvoyer le texte devant la Chambre des
représentants", a dit mercredi soir Jim Manley, porte-parole du
chef de la majorité démocrate au Sénat Harry Reid.
Les démocrates, après des mois de difficiles négociations, avaient
finalement voté dimanche à la Chambre des représentants par 219
voix contre 212 le texte, d'un coût de 940 milliards de dollars sur
dix ans.
agences/ther
Population en majorité favorable
Selon un sondage Gallup effectué lundi auprès d'un millier de personnes, 49% d'entre elles considéraient comme "une bonne chose" l'adoption de la réforme par le Congrès, contre 40% d'avis contraire.
Précédemment politique, la bataille est devenue judiciaire après que 14 Etats américains ont saisi la justice mardi pour contester une réforme jugée anticonstitutionnelle. La Maison Blanche avait estimé que ces recours n'aboutiraient pas.
Elus démocrates menacés de mort
Ce revers intervient alors que des élus démocrates qui ont voté dimanche soir pour la réforme ont fait l'objet de violences et de menaces, s'est inquiété mercredi un haut responsable démocrate à la Chambre des représentants.
Le représentant Bart Stupak, démocrate anti-avortement qui a scellé un accord sur l'IVG avec l'administration à la dernière minute dimanche soir, a reçu un fax avec un noeud coulant et l'inscription: "Tous les tueurs de bébés (...) périssent par la main de l'homme ou par la main de Dieu".
La représentante de l'Etat de New-York (nord-est) Louise Slaughter, responsable de la procédure de vote dimanche soir, a aussi signalé des incidents dans sa circonscription.
Une brique a été lancée dans la permanence de son bureau de Niagara Falls et un message menaçant a été laissé sur le répondeur de sa permanence de campagne, a précisé Louise Slaughter dans un communiqué. Le FBI et la police du Capitole enquêtent sur ces faits, a-t-elle ajouté.
En Virginie (est), c'est le représentant Thomas Perriello qui était visé. Une conduite de gaz a été sectionnée chez son frère après que son adresse eut été diffusée sur un site de sympathisants du mouvement conservateur "Tea party", selon la presse.
L'incident a été confirmé par le FBI. "Le parlementaire était probablement visé" à travers son frère, a précisé le FBI. Au total, environ une dizaine de membres de la Chambre sont concernés par des menaces ou des actes violents ayant occasionné des dégâts matériels, selon le chef de la majorité démocrate de la Chambre des représentants, Steny Hoyer.
Ce dernier a indiqué que certaines menaces reçues par les élus étaient "très graves". Il a précisé qu'il encourageait les élus qui se sentaient menacés à se tourner vers la police en vue d'une protection.