Publié

Fin de la crise des visas entre la Libye et l'UE

Max Göldi pourrait revenir avec Silvio Berlusconi, qui entretient de bonnes relations avec le colonel Kadhafi.
Silvio Berlusconi était convié au sommet de la Ligue arabe.
La Libye et l'Union européenne ont annoncé samedi la levée des restrictions à l'octroi de visas des deux parties, mettant ainsi fin à la crise provoquée par l'interdiction suisse à des personnalités libyennes d'entrée dans l'espace Schengen. Le sort de l'otage suisse Max Göldi n'a pas été évoqué.

L'Espagne, qui assure la présidence de l'UE, a annoncé la levée
des restrictions de visas Schengen pour des personnalités
libyennes, dont le dirigeant Mouammar Kadhafi, dans un communiqué
distribué par les Affaires étrangères libyennes à Syrte, en Libye,
en marge du sommet de la Ligue arabe .



"Les noms des citoyens libyens inscrits précédemment sur (la liste
noire) de l'espace Schengen ont été définitivement supprimés", a
annoncé l'UE dans un communiqué. Peu après, un haut responsable
libyen a annoncé que son pays levait l'interdiction d'octroi de
visas aux Européens de l'espace Schengen.

La Suisse "vaincue"

Après cette annonce, la Libye a estimé samedi soir que la Suisse
avait été "vaincue par cette mesure commune européenne", selon un
communiqué du ministère libyen des Affaires étrangères.



Le Conseil fédéral avait annoncé cette semaine la levée de sa
"liste noire" privant de visas Schengen entre 150 et 188
personnalités libyennes. L'UE attendait que Tripoli biffe en retour
les interdictions d'entrée sur son territoire qui frappent les
citoyens européens en rétorsion à cette liste.

Quid de Max Göldi

Dans un communiqué samedi après-midi,
Madrid "déplore et regrette les problèmes et les ennuis engendrés
par cette mesure (la liste noire suisse) et espère que cet incident
ne se répètera plus dans le futur".



Elle souligne, par ailleurs, "son désir de préserver les bonnes
relations entre la Grande Jamahiriya (libyenne) et l'UE, espérant
parvenir bientôt à la conclusion d'un accord cadre de partenariat",
objet depuis 2007 de négociations entre les deux parties.



Quant à l'otage suisse Max Göldi, il n'en a pas été question.
Salah Zahaf, l'avocat de l'homme d'affaires, a indiqué qu'il n'y
avait "aucun signe laissant présager de nouveaux développements"
concernant la situation de son client. Il ne prévoit "rien de
nouveau au moins au cours de cette semaine".



Le ministre espagnol des Affaires étrangères Miguel Moratinos
poursuivra dimanche à Syrte sa mission de médiation, a encore
indiqué le ministère espagnol.



Dans l'après-midi, des sources diplomatiques avaient indiqué
qu'une solution à la crise entre la Suisse et la Libye était "très
proche", après un entretien entre le président du Conseil italien
Silvio Berlusconi, le chef de la diplomatie espagnole Miguel Angel
Moratinos et le premier ministre libyen Baghdadi Ali al Mahmudi, en
marge du sommet.



agences/ant

Publié

Bref rappel des faits

Le conflit entre Berne et Tripoli a débuté après l'arrestation en juillet 2008 à Genève d'Hannibal Kadhafi, un des fils du dirigeant libyen, accusé de mauvais traitements par ses domestiques.

En guise de rétorsion, la Libye a arrêté quelques jours plus tard deux hommes d'affaires suisses et les a empêchés de quitter son territoire. Le premier, Rachid Hamdani, a pu regagner la Suisse fin février. Le second, Max Göldi, est incarcéré près de Tripoli.

Après des mois de négociations infructueuses pour obtenir leur retour, Berne a décidé à l'automne de restreindre, pour l'élite libyenne, l'attribution de visas permettant d'accéder aux pays de l'espace Schengen.

Tripoli avait répliqué en février en annonçant à son tour des restrictions de visas à l'encontre des ressortissants des pays de l'espace Schengen, provoquant la colère de plusieurs capitales européennes et finalement une médiation de Bruxelles.