"La reprise des négociations requiert l'arrêt total des
activités de colonisation israéliennes dans les territoires
palestiniens occupés, y compris à Jérusalem-Est", ont affirmé les
leaders arabes dans une résolution finale publiée au terme de leur
sommet de deux jours à Syrte, à l'est de Tripoli.
Le texte n'a toutefois pas été adopté en séance plénière et le
chef de la diplomatie syrienne a fait savoir que son pays ne
reconnaissait pas le document comme représentant le point de vue de
la Ligue.
Les dirigeants arabes ont également souligné la nécessité de fixer
"un calendrier précis pour ces négociations" en cas de reprise.
Dans ce contexte, ils ont appelé Barack Obama à respecter sa
"position initiale clé" en faveur d'un arrêt des colonies
israéliennes.
Les leaders arabes ont aussi appelé le Quartette pour le
Proche-Orient (Etats-Unis, Union européenne, Russie, ONU) à "ne pas
accepter les prétextes israéliens en vue de poursuivre la
colonisation et les agressions continues contre Jérusalem afin de
la judaïser". Ils lui ont demandé "de faire pression sur Israël
pour un arrêt total de la colonisation".
Israël torpille la relance des négociations
N'ayant pas
réussi à relancer les négociations de paix directes entre Israël et
les Palestiniens bloquées depuis plus d'un an, les Etats-Unis
avaient réussi à arracher un accord des Palestiniens sur des
pourparlers indirects sous l'égide de leur émissaire George
Mitchell.
Mais le lancement de ces négociations dites de "proximité" a été
torpillé par l'annonce par Israël, en pleine visite le 9 mars du
vice-président Joe Biden à Jérusalem, de son feu vert à la
construction de 1600 nouveaux logements dans un quartier de
colonisation à Jérusalem-Est. Cette annonce a déclenché une grave
crise diplomatique avec l'administration Obama et l'ire des
Palestiniens.
Samedi, le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa avait
estimé que les pays arabes devaient se préparer à la possibilité
d'un échec total des efforts de paix américains pour relancer le
processus de paix entre Israël et les Palestiniens.
"Il y a plusieurs options pour une nouvelle stratégie arabe vis-à-
vis du conflit avec Israël", a affirmé pour sa part Hicham Youssef,
un haut responsable de la Ligue arabe, alors que l'Etat hébreu a
réitéré samedi son refus de geler la colonisation. "Certains
évoquent la guerre, d'autres parlent de résistance armée ou de
résistance pacifique", a-t-il ajouté.
Deux absents de poids
Quatorze chefs d'Etat sur les 22 membres de la Ligue arabe ont
participé au sommet de Syrte (500 km à l'est de Tripoli), en
l'absence de deux poids lourds de la région, le monarque saoudien
Abdallah et le président égyptien Hosni Moubarak.
Dans "la déclaration de Syrte", ils ont aussi "salué les élections
législatives en Irak et l'attachement des Irakiens au processus
démocratique, à la consolidation de la sécurité et à la
réconciliation nationale".
afp/ant
Netanyahu et Abbas inflexibles
Avant la publication de la résolution finale du sommet arabe, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé les Palestiniens de "durcir leurs positions", tout en se disant prêt à poursuivre les contacts avec les Etats-Unis pour favoriser une reprise du dialogue.
A l'ouverture du sommet, le président palestinien Mahmoud Abbas avait de nouveau exclu toute négociations indirectes sans un arrêt de la colonisation israélienne.
Encore vendredi, Netanyahu avait réaffirmé qu'il n'y aurait "aucun changement dans la politique d'Israël concernant Jérusalem, qui est celle menée par tous les gouvernements israéliens depuis 42 ans".
Incursion dans la bande de Gaza
Sur le terrain, soldats et blindés israéliens ont mené samedi une incursion dans la bande de Gaza, près de la ville de Khan Younès, au sud de la zone. Cette incursion a déclenché des échanges de tirs avec des combattants des Brigades Al-Qods, la branche armée du Jihad islamique, dont l'un d'eux a été tué par l'explosion d'un obus de char.
L'armée israélienne a indiqué avoir mené cette opération "pour détruire les infrastructures utilisées par les terroristes pour mener leur attaque" de vendredi. Ce jour-là, deux soldats israéliens, dont un officier avaient été tués lors d'un échange de tirs avec des combattants palestiniens à l'est de Khan Younès.