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Un avocat américain veut que le pape témoigne

Le pape estime que ce scandale est un "test" pour lui et l'Eglise.
Le pape estime que ce scandale est un "test" pour lui et l'Eglise.
Un avocat américain a déposé une requête devant un tribunal du Kentucky pour obtenir que le pape Benoît XVI témoigne sous serment dans le cadre de plusieurs dossiers de prêtres accusés de pédophilie aux Etats-Unis. Selon lui, le Vatican était au courant du scandale depuis longtemps.

Selon la requête, Benoît XVI était au courant de ce qu'il se
passait aux Etats-Unis alors qu'il était encore cardinal et qu'il
présidait la Congrégation pour la doctrine de la foi.

"Le silence encouragé"

Le pape a, assure l'avocat William McMurry, "découragé les
procureurs de poursuivre les prêtres mis en cause et encouragé le
silence pour protéger la réputation de l'Eglise catholique". La
Congrégation pour la doctrine de la foi avait la responsabilité du
dépistage de ces affaires et recevait également les plaintes des
évêques américains aux prises avec des prêtres incriminés dans
divers diocèses", a ajouté William McMurry.



Dans sa requête, il explique qu'un ensemble de documents révélés
la semaine dernière par le New York Times "démontrent sans
équivoque le lien entre le pape Benoît XVI, ancien cardinal
Ratzinger, avec les viols et violences sexuelles dont ont été
victimes des enfants aux Etats-Unis".

Offensive contre le New York Times

Le quotidien a publié plusieurs lettres et documents montrant
qu'alors qu'il était à la tête de la Congrégation de la doctrine de
la foi, Benoît XVI avait été alerté sur l'affaire du prêtre
Lawrence Murphy, accusé d'avoir violenté au moins 200 jeunes
garçons dans une école pour sourds du Wisconsin.



Le Vatican a lancé mercredi une offensive en règle contre le
journal américain. Dans un long communiqué, il l'invite à
"reconsidérer son ton offensif au sujet du pape Benoît XVI et à
donner au monde un point de vue plus équilibré (...)".



Signe de sa détermination à réagir avec fermeté, le Vatican, qui
ne s'était semble-t-il jamais attaqué si directement à un organe de
presse, mentionne nommément deux journalistes et un éditorialiste
du New York Times.

Le quotidien se défend

Jeudi, le journal a répondu aux critiques du Vatican. Il a
souligné que ses informations n'avaient pas été contestées. Le New
York Times souligne que ses articles sont "fondés sur un travail
méticuleux et des documents". "Certains détails ont été confirmé
par l'Eglise, et jusqu'à présent personne n'a jeté de doute sur les
faits que nous avons rapporté", dit le New York Times.



"Les allégations d'abus au sein de l'Eglise catholique sont un
sujet grave, comme l'a reconnu le Vatican en plusieurs occasions.
Le rôle que l'actuel pape a pu jouer dans la réponse à ses
allégations, quel qu'il soit, est un aspect important de cette
histoire", poursuit le quotidien.

Un cardinal reconnaît la responsabilité de l'Eglise

Un cardinal autrichien proche du souverain pontife a reconnu de
son côté la responsabilité de l'Eglise dans le scandale des abus
sexuels.



Christoph Schönborn, un proche confident de Benoît XVI, a déclaré
lors d'une messe à la cathédrale Saint Stephen de Vienne, en
Autriche, que certains au sein de l'Eglise ont tiré profit et
détruit la confiance des enfants, ont été sexuellement violents et
ont placé les intérêts de l'Eglise avant le reste.



Le cardinal Schönborn a également remercié les victimes d'avoir
brisé le silence et ajouté qu'il restait encore beaucoup à faire
pour rétablir la justice. Cette messe, organisée avec un groupe
favorable à une réforme de l'Eglise, était entrecoupée de récits
d'abus sexuels, de lectures et d'interludes musicaux.



L'Autriche est l'un des nombreux pays ayant été touchés par une
série de plaintes pour abus sexuels sur mineurs contre des
prêtres.



agences/cer

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Un "test" pour le pape et l'Eglise

Benoît XVI considère le scandale des abus sexuels comme un "test pour lui et pour l'Eglise", a déclaré le porte-parole du Vatican.

Le père Federico Lombardi, porte-parole du Vatican, a déclaré que le souverain pontife tenait bon physiquement mais endurait une Semaine sainte faite de "pénitence et d'humilité".

Le pape ne s'est pas exprimé sur la crise des prêtres pédophiles depuis la publication d'une lettre aux évêques d'Irlande le 20 mars dernier.

Dans cette lettre, il condamnait les évêques pour les graves erreurs de jugement dans la gestion des cas d'abus sexuels.

Première messe des fêtes de Pâques

Le pape Benoît XVI a déclaré que même "couvert d'insultes", le Christ "n'insultait pas", jeudi lors de la messe lançant les célébrations de Pâques, les plus importantes de l'année pour les catholiques.

Contrairement à ce que prévoyaient des observateurs, le pape n'a pas abordé pendant cette messe les scandales de pédophilie touchant le clergé en Europe, et aux Etats-Unis, où Benoît XVI est personnellement mis en cause.

"Couvert d'insultes, il n'insultait pas; accablé de souffrances, il ne menaçait pas mais il confiait sa cause à Celui qui juge avec justice" a dit le pape, citant saint Pierre.

Benoît XVI a également fait l'éloge de la "joie qui nous vient du Christ" qui "nous donne la capacité de souffrir et, dans la souffrance, de rester cependant profondément joyeux".