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Un gazoduc pour contourner l'Ukraine

Le président russe a écrit "bonne chance" sur le tuyau du futur gazoduc.
Le président russe a écrit "bonne chance" sur le tuyau du futur gazoduc.
Dmitri Medvedev a inauguré vendredi le chantier de construction du gazoduc Nord Stream, qui doit relier la Russie à l'Allemagne en passant sous la mer Baltique et approvisionner l'Europe en gaz russe. Surtout, l'ouvrage permettra de limiter la dépendance à l'Ukraine.

Après avoir assisté à la soudure de deux tubes dans la baie de
Portovaïa, à une soixantaine kilomètres de Vyborg (nord-ouest de la
Russie), aux côtés de responsables européens et des actionnaires du
projet, le chef de l'Etat russe a écrit "bonne chance" sur le
tuyau, tandis que des drapeaux russe, allemand et néerlandais ont
été déposés.

Assurer la "sécurité énergétique" de l'Europe

C'est un "événement remarquable", a déclaré Dmitri Medvedev lors
de la cérémonie d'inauguration, qui a souligné que le gazoduc
allait assurer "la sécurité énergétique" de l'Europe, à "des prix
raisonnables et acceptables". "La demande en or bleu en Europe va
continuer à croître", a-t-il dit.



La chancelière allemande Angela Merkel, qui s'est de son côté
exprimée dans une vidéo enregistrée à Berlin, a salué "l'énorme
potentiel économique" du projet. Le président du consortium Nord
Stream Gerhard Schroeder a pour sa part souligné que 100 millions
d'euros étaient investis pour les études sur l'influence de la
construction du gazoduc sur l'environnement, afin que celle-ci soit
"minimale".

Eviter l'Ukraine

Le gazoduc, de 1224 km de long, doit coûter au total 7,4
milliards d'euros investis par le géant russe Gazprom et ses
partenaires allemands E.On Ruhrgas et BASF-Wintershall. Il doit
permettre de transporter 55 milliards de mètres cubes de gaz par an
jusqu'à la ville allemande de Greifswald en traversant les eaux
territoriales de la Russie, de la Finlande, de la Suède, du
Danemark et de l'Allemagne.



Nord Stream vise à rendre l'Union européenne moins dépendante des
livraisons de gaz russe transitant par l'Ukraine, qui ont été
perturbées ces dernières années par un acrimonieux conflit gazier
entre Moscou et Kiev. Un quart du gaz consommé dans l'Union
européenne vient de Russie.



afp/cer

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Nabucco, pour contourner la Russie

L'Europe a pris les devants afin de limiter sa dépendance au gaz russe.

En juillet 2009, la Bulgarie, la Roumanie, la Hongrie et l'Autriche ont signé avec la Turquie un accord intergouvernemental pour la construction du gazoduc Nabucco.

L'ouvrage est destiné à fournir l'Europe en gaz d'Asie centrale et du Moyen-Orient sans passer par la Russie.

Le projet Nabucco, lancé en 2002 avec le soutien de l'UE et des Etats-Unis, répond au souci de l'UE de diversifier ses sources d'approvisionnement énergétique et de réduire sa dépendance envers la Russie dans ce domaine, et à celui de Washington de renforcer son influence sur les anciens satellites de l'URSS.

Le coût est estimé à 8 milliards d'euros.

Mais Nabucco, d'une capacité de 31 milliards de mètres cubes, ne transportera dans le meilleur des cas guère plus de 5% de la consommation de gaz de l'Europe, alors que celle-ci importe plus d'un quart de son gaz de Russie.