«Si on s'apercevait que, très clairement, le port de la burqa
était subi, contraire aux principes républicains, le gouvernement,
le Parlement en tireraient toutes les conséquences», a déclaré Luc
Chatel sur France 2, évoquant la possibilité d'adopter une loi.
«Mesurer l'ampleur du phénomène»
«Il y a un vrai débat devant nous. Les parlementaires proposent
une commission d'enquête, c'est important parce que cela doit nous
permettre d'y voir plus clair sur le sujet, pour mesurer l'ampleur
du phénomène et puis ensuite prendre les décisions qui
s'imposeront», a analysé Luc Chatel.
Ce dernier a rappelé qu'en 2005, le port du voile à l'école a été
réglementé après «une quinzaine d'années de polémique et plusieurs
mois de débat». «Nous avons besoin de faire aujourd'hui ce travail
de fond pour mesurer l'ampleur du phénomène».
La laïcité en exergue
«Nous avons en France un grand principe républicain, celui de la
laïcité (qui) est assorti de liberté d'expression du culte et
d'affichage de certains signes extérieurs d'appartenance
religieuse», a rappelé le porte-parole du gouvernement. «Ces
principes ont quelques exceptions» notamment pour les
fonctionnaires et le voile à l'école.
«Il faut que ces signes d'appartenance soient volontaires, ils ne
peuvent pas être imposés notamment aux femmes par d'autres,
extérieurs à la famille par exemple», a ajouté Luc Chatel.
agences/bkel
La burqa, une pratique qui fait débat
Jeudi, des députés de droite et de gauche avaient dénoncé le port de la burqa en France, lançant un débat sur un phénomène dont l'ampleur est inconnue.
Une soixantaine de députés, dont de nombreux membres de la majorité UMP, ont signé la demande d'enquête parlementaire d'un député communiste, André Gérin, sur le port par certaines femmes musulmanes de la burqa ou du niqab, un voile qui les recouvre entièrement.
Admettant ne disposer d'aucun chiffre ou de rapport sur le sujet, André Gerin souligne que l'objectif d'une enquête est précisément d'en savoir plus.
Le ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale Eric Besson a jugé "inopportun de relancer une polémique" sur les signes religieux. Il s'est déclaré "à titre personnel" opposé au port du voile intégral, comme le ministre de l'Education nationale Xavier Darcos.
Plus tranchée, la secrétaire d'Etat à la Ville, chargée des banlieues, Fadela Amara, a salué l'initiative, estimant qu'il fallait "tout faire pour stopper la propagation des burqas", une "sorte de cercueil pour les femmes".
Un sentiment partagé par l'association de défense des droits de la femme Ni Putes Ni Soumise, dont Fadela Amara a été une des fondatrices, qui estime qu'il "ne faut pas avoir peur" de parler du voile intégral.
"Un phénomène marginal", a rétorqué le président du Conseil français du culte musulman, principale organisation musulmane de France, Mohammed Moussaoui, qui s'est dit "choqué" par ce projet.
Le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, s'étonne lui de voir resurgir ce débat qu'il pensait réglé par la loi de 2004.
En France, l'islam est la religion d'environ 5 millions d'habitants.