"La fleur de la vie politique, sociale, culturelle est morte"
dans l'accident de l'avion présidentiel, a déclaré samedi
l'archevêque de Varsovie Kazimierz Nycz. "Face à cette tragédie,
nous devons rester unis", a-t-il dit.
Au niveau politique, la Constitution prévoit une présidence
intérimaire qui est assurée par le chef du Parlement, Bronislaw
Komorowski, ainsi qu'un calendrier indicatif pour l'organisation de
l'élection présidentielle.
Bronislaw Komorowski dispose d'un délai de quatorze jours pour
fixer la date de l'élection anticipée "en choisissant un jour férié
dans les 60 jours à compter de la date de l'annonce du
scrutin".
Plus qu'un favori pour une présidentielle anticipée
L'élection présidentielle régulière était prévue en Pologne en
octobre. Elle aurait dû opposer le conservateur Lech Kaczynski à
Brobnislaw Komorowski, candidat officiel du parti libéral
Plateforme civique (PO) du premier ministre Donald Tusk, et à Jerzy
Szmajdzinski, candidat officiel de l'Alliance de la gauche
démocratique (SLD), lui aussi décédé dans le crash de samedi.
"L'issue de la présidentielle semble certaine: deux importants
candidats des deux principaux partis d'opposition ont péri dans cet
accident", a noté la politologue Lena Kolarska Bobinska. "La
campagne présidentielle sera calme et silencieuse, sans conflits",
prédit Lena Kolarska Bobinska, soulignant que le parti conservateur
PiS (Droit et Justice) de Lech Kaczynski, qui a perdu plusieurs
personnalités-clés dans l'accident, "aura du mal à s'en
remettre".
"C'est aussi un coup terrible personnel pour le président de ce
parti", Jaroslaw Kaczynski, frère jumeau du président décédé.
Un état-major à repourvoir
L'armée polonaise a elle aussi été décapitée samedi. Parmi les
88 noms des passagers du vol officiel de samedi figurent ceux du
général Franciszek Gagor, chef d'état-major, et du général
Bronislaw Kwiatkowski, chef des forces opérationnelles de la
Pologne, pays membre de l'OTAN, ainsi que des chefs de l'Armée de
terre, de l'Armée de l'air, des forces spéciales et de la
Marine.
"Un changement de générations interviendra dans l'armée polonaise.
C'est un processus qui a déjà commencé, mais le sort le fait se
précipiter", a souligné Lena Kolarska Bobinska. L'état-major de
l'armée s'est réuni samedi.
"Face à cette situation de crise, il prendra les décisions
appropriées", s'est borné à déclarer un porte-parole de
l'état-major, Dariusz Niedzielski, cité par l'agence PAP.
Autre victime de marque, le président de la banque centrale,
Slawomir Skrzypek. "La banque centrale de Pologne fonctionne et
remplit normalement toutes les tâches prévues par la loi", a
toutefois indiqué l'institution dans un communiqué.
ats/afp/jeh
Une imposante liste de hauts-responsables
- Le président Lech Kaczynski et son épouse, la Première dame de Pologne Maria Kaczynska
- L'ancien président polonais en exil pendant la période communiste, Ryszard Kaczorowski
- Le vice-président de la Diète (chambre basse du parlement) et candidat de la gauche à la présidence, Jerzy Szmajdzinski
- Le vice-président de la Diète, Krzysztof Putra
- La vice-présidente du Sénat, Krystyna Bochenek
- Le président de la banque centrale de Pologne, Slawomir Skrzypek
- Le chef de l'état major polonais, le général Franciszek Gagor
- Les chefs de l'Armée de terre, le général Tadeusz Buk, de l'Armée de l'air, le général Andrzej Blasik, de la Marine, l'amiral Andrzej Karweta, et des Forces spéciales, le général Wlodzimierz Potasinski
- Le chef des Forces opérationnelles polonaises (par exemple en d'Afghanistan), le général Bronislaw Kwiatkowski
- Les aumôniers catholique et orthodoxe de l'armée polonaise, l'évêque Tadeusz Ploski et l'archevêque Miron Chodakowski
- Le chef des bureaux du président, Wladyslaw Stasiak
- Le chef du Bureau à la sécurité nationale près le président, Aleksander Szczyglo
- Les secrétaires d'Etat à la présidence, Mariusz Handzlik et Pawel Wypych
- Les vice-ministres de la Défense, Stanislaw Jerzy Komorowski, des Affaires étrangères, Andrzej Kremer, et de la Culture, Tomasz Merta
- Le chef du Comité olympique polonais, Piotr Nurowski
- Le président de l'Institut de la mémoire nationale, qui enquête sur les crimes contre la nation polonaise, Janusz Kurtyka
- Le chef du Conseil veillant sur les lieux de la mémoire nationale, Andrzej Przewoznik
- L'ombudsman des droits civiques, Janusz Kochanowski
- Le président de l'Association des Familles de Katyn, Andrzej Sarjusz-Skapski
- Le président de l'Association des soldats de l'Armée du Pays (AK, Résistance), Czeslaw Cywinski
- La présidente de la chambre nationale des avocats, Agata Agacka Indecka
- L'ancienne héroïne des grèves aux chantiers navals de Gdansk en 1980, Anna Walentynowicz Plusieurs députés, sénateurs, représentants de différentes Eglises et associations ont également péri dans l'accident.