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L'Ukraine va se débarrasser de son uranium enrichi

Le sommet est le plus important organisé aux Etats-Unis depuis 1945.
Le sommet est le plus important organisé aux Etats-Unis depuis 1945.
Les Etats-Unis ont annoncé avec satisfaction lundi que l'Ukraine allait se débarrasser d'ici à 2012 de son uranium hautement enrichi, l'ingrédient clé d'une bombe A, quelques heures avant l'ouverture par Barack Obama d'un sommet sur la sécurité nucléaire.

"Aujourd'hui, l'Ukraine a annoncé une décision remarquable de se
débarrasser de tous ses stocks d'uranium hautement enrichi d'ici à
la tenue du prochain sommet sur la sécurité nucléaire en 2012", a
indiqué le porte-parole de la Maison Blanche Robert Gibbs.

Héritage de l'URSS

Cette annonce spectaculaire est intervenue à l'issue d'une
rencontre entre le président Barack Obama et son homologue
ukrainien Viktor Ianoukovitch convié à Washington avec près de 50
autres dirigeants d'Etats et des responsables d'organisations
internationales à un sommet centré sur les risques de prolifération
et de terrorisme nucléaire.



Des dangers que favorise, insistent les Etats-Unis, un contrôle
insuffisant des matières fissiles entrant dans la fabrication des
bombes A, l'uranium enrichi et le plutonium. Washington ne peut
donc que se féliciter de l'attitude de Viktor Ianoukovitch,
d'autant plus qu'il n'est pas considéré comme pro-américain,
contrairement à son prédécesseur Viktor Iouchtchenko.



L'Ukraine, qui avait hérité d'un arsenal nucléaire à la
dissolution de l'URSS, s'en était déjà débarrassé. Selon Robert
Gibbs, les quantités d'uranium hautement enrichi (U235) détenues
par Kiev atteignent "environ 90 kg". "C'est assez pour construire
plusieurs armes nucléaires", a-t-il affirmé. "Les Etats-Unis
fourniront l'aide technique et financière nécessaire à la mise en
oeuvre de cette mesure", a précisé la Maison Blanche.

La menace terroriste

Lors du sommet de deux jours qui s'ouvre formellement en fin
d'après-midi au palais des Congrès de Washington, Barack Obama va
essayer d'obtenir des dirigeants qu'ils s'engagent à sécuriser
davantage leurs stocks d'uranium et de plutonium, pour éviter que
des extrémistes puissent s'en emparer.



Le président américain a défini les enjeux de ce sommet, le plus
important organisé par son pays depuis 1945 par le nombre de
participants, en soulignant dimanche que "la plus grande menace
contre la sécurité des Etats-Unis, que ce soit à court, moyen ou
long terme, serait la possibilité qu'une organisation terroriste
obtienne une arme nucléaire".



Lundi, son conseiller en chef pour le contre-terrorisme, John
Brennan, a insisté sur l'urgence d'agir, affirmant que "les
organisations criminelles internationales sont parfaitement au
courant de l'intérêt des terroristes d'acquérir des matériaux
fissiles". Il a assuré que cette situation "a incité ces criminels
à rechercher des (matériaux) nucléaires pour leur propre
profit".

L'ONU au front

Interrogé sur le prochain sommet de 2012 sur la sécurité
nucléaire, dont il était fait mention pour la première fois
officiellement lundi, Robert Gibbs a indiqué qu'il reviendrait sur
sa date et sa localisation mardi, deuxième et dernier jour du
sommet de Washington.



De son côté, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a
indiqué lundi qu'il allait défendre lors du sommet l'interdiction
de produire des matériaux fissiles pour des armes nucléaires. "A
Washington, je vais appeler tous les dirigeants du monde à se
retrouver ensemble, peut-être au siège des Nations unies en
septembre, pour avancer sur cet objectif essentiel, ce qui serait
une étape clé dans le désarmement nucléaire", a-t-il
poursuivi.



agences/dk

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Rencontre Obama-Leuthard prévue

La Suisse sera représentée au sommet par Doris Leuthard. La présidente de la Confédération rencontrera son homologue américain Barack Obama en marge du sommet, selon l'ambassade de Suisse à Washington.

La discussion bilatérale portera uniquement sur le nucléaire en raison du calendrier serré du président américain, a précisé l'ambassade. Doris Leuthard va s'engager particulièrement à Washington pour que la sécurisation du matériel nucléaire englobe aussi le domaine militaire et non seulement le domaine civil.

Le droit à une utilisation civile pacifique de cette énergie ne doit toutefois pas être limité, selon Berne. La sécurisation nucléaire doit continuer à être de la responsabilité exclusive des Etats, selon la Suisse. Le plan d'action ne sera pas contraignant juridiquement.

La présidente de la Confédération profitera elle de la présence de nombreux chefs d'Etat et de gouvernement pour des rencontres bilatérales. Elle a participé lundi à un diner à la Library of Congress sur le thème "technologies propres - métiers verts".

Le nucléaire iranien s'invite au sommet

Les sanctions contre l'Iran, accusé de vouloir se doter de l'arme ultime, devraient aussi faire l'objet des conversations en marge du sommet.

Le représentant iranien à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Ali Asghar Soltanieh, a affirmé lundi que son pays, qui ne sera pas représenté à Washington, ne se sentirait pas lié par ses décisions "connues d'avance".