Près de 600 morts dans un séisme en Chine

La zone la plus touchée, épicentre du séisme, est la préfecture
de Yushu et son chef-lieu Gyegu - Jiegu en mandarin -, région
pauvre proche du Tibet, avec une population de 280'000 personnes.
Selon l'agence de presse officielle Chine Nouvelle, Gyegu compte
100'000 habitants et se situe à douze heures de route de la
capitale provinciale, Xining.



La télévision officielle CCTV a montré des images de quartiers
réduits à des tas de gravats. Le tremblement de terre - d'une
magnitude de 6,9 selon l'Institut de géophysique américain (
USGS ), de 7,1 selon les autorités
chinoises - est survenu tôt mercredi matin.

85% des bâtiments effondrés

Chine Nouvelle a annoncé que 18 répliques avaient suivi,
certaines allant jusqu'à 5,8. Pour mesurer la puissance d'un
séisme, l'USGS utilise la "magnitude de moment" (Mw). Sur cette
échelle ouverte, un séisme atteignant une magnitude d'au moins six
est considéré comme fort.



Dans la ville de Gyegu, plus de 85% des bâtiments se sont
effondrés, les routes ont été coupées par des glissements de
terrain et les télécommunications sont rendues difficiles dans
cette région montagneuse de la chaîne himalayenne. Le bilan
pourrait s'alourdir, des personnes se trouvant encore sous les
décombres.



"Nous sommes en train de secourir les élèves de l'école primaire
de Yushu. Il y a une vingtaine d'élèves ensevelis. Nous nous
dépêchons pour leur apporter de l'aide", a déclaré à CCTV un
responsable des pompiers, Kang Zifu. "Nous travaillons aussi sur le
bâtiment du Bureau du commerce et de l'Industrie de Jiegu, il y a
entre 40 et 50 personnes ensevelies. Elles sont vivantes, nous
sommes en contact avec elles", a-t-il ajouté.

Aide d'urgence

Dans la soirée, la télévision a
annoncé que plus de 900 personnes avaient été sorties vivantes des
décombres par les services de secours. Le gouvernement chinois a
débloqué une aide d'urgence de 200 millions de yuans (29,3 millions
de dollars, 21,5 millions d'euros) pour la province du Qinghai, a
indiqué le ministère des Finances, cité par Chine Nouvelle.



Le président Hu Jintao et le Premier ministre Wen Jiabao ont
ordonné aux autorités locales de tout faire pour venir en aide à la
population. Environ 700 soldats se trouvent sur place et plus de
5000 secouristes, dont des soldats et des médecins, ont été envoyés
par le gouvernement provincial du Qinghai.



Les secouristes locaux, qui n'ont souvent que leurs mains pour
extraire des survivants, ont été rejoints par des équipes envoyées
par les autorités centrales et les régions voisines. Les bâtiments
modernes ont résisté, mais pas les demeures traditionnelles
construites en terre et en bois.

Réactions de par le monde

Le chef spirituel des Tibétains en exil, le dalaï lama, a
présenté ses condoléances aux victimes. "Nous prions pour ceux qui
ont perdu la vie dans cette tragédie, pour leurs familles et pour
tous ceux qui ont été affectés", a-t-il déclaré à Dharamsala, dans
le nord de l'Inde, où il vit.



Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a salué pour sa part
les efforts des autorités chinoises "pour évaluer la situation" et
les Nations unies se sont dites prêtes à fournir une assistance si
Pékin le lui demande. Le chef de la diplomatie américaine, Hillary
Clinton, a adressé les condoléances et offert l'aide des Etats-Unis
aux victimes du séisme.



Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a
également proposé une aide européenne et le pape Benoît XVI a
appelé à la "solidarité de tous". Le président français Nicolas
Sarkozy a adressé ses condoléances au président chinois Hu Jintao,
après ce séisme qui "rappelle les heures très douloureuses que la
Chine a vécues voilà deux ans" au moment du tremblement de terre au
Sichuan.



La zone, sujette aux séismes, est habitée par des paysans et
nomades d'ethnie mongole et tibétaine. Le pire tremblement de terre
en Chine ces dernières années a été celui de magnitude 8, en mai
2008, qui avait fait au moins 87'000 morts ou disparus dans la
province voisine du Sichuan, non loin de la zone frappée mercredi
(lire aussi ci-contre).



afp/ant