Publié

Hu Jintao en visite dans la province du Qinghai

Hu Jintao au chevet d'une victime dans la province de Qinghai.
Hu Jintao au chevet d'une victime dans la province de Qinghai.
Le président chinois Hu Jintao, qui a écourté une visite en Amérique latine pour rentrer d'urgence en Chine, est arrivé dimanche dans la région dévastée par un séisme qui a fait plus de 1700 morts.

Le président Hu s'est rendu dans la préfecture de Yushu, dans la
province isolée du Qinghai, sur le plateau tibétain, "pour diriger
les opérations de secours et rendre visite à des blessés", a
précisé l'agence Chine Nouvelle. Le chef de l'Etat a dirigé une
réunion de crise des plus hauts dirigeants samedi, le jour de son
retour en Chine, a expliqué l'agence officielle, et il a été décidé
de ne ménager aucun effort pour venir en aide à la région dévastée
à population quasi entièrement tibétaine.



Le président a annulé le reste de sa tournée qui devait le
conduire au Venezuela et au Chili, pays également récemment frappé
par un terrible séisme. C'est la deuxième fois en moins d'un an
qu'il doit rentrer urgemment de l'étranger: le président avait
écourté son séjour en Italie pour un G-8 en juillet en raison des
émeutes ethniques au Xinjiang qui ont fait au moins 200
morts.



Le chef de l'Etat, dont la fermeté au poste de numéro un du Parti
communiste au Tibet dans les années 80 a contribué à l'ascension
politique, avait été précédé jeudi par le Premier ministre Wen
Jiabao dans cette zone dévastée située à quelque 2500 km de
Pékin.

Bilan encore à la hausse

Dimanche, les recherches se poursuivaient à Jiegu, épicentre du
séisme, a constaté un journaliste de l'AFP, mais l'espoir de
retrouver des survivants s'amenuisait d'heure en heure, quatre
jours après le tremblement de terre. Le dernier bilan annoncé par
Chine Nouvelle dimanche fait état de 1706 morts, 256 disparus et
100'000 sans-abri. Mais ce bilan est susceptible de s'alourdir
encore: le séisme a également fait 12'088 blessés, dont 1'400
grièvement, a indiqué dimanche à Pékin un responsable du ministère
des Affaires civiles lors d'un point de presse.



Les secouristes travaillaient toujours dans des conditions très
difficiles en raison du froid, de l'altitude - environ 4000 mètres,
qui rend malade beaucoup d'entre eux - et du manque d'équipement.
Quelque 13'000 secouristes ont été dépêchés sur place. Toutefois
l'arrivée plus importante de l'aide, et notamment de l'eau qui
manquait tragiquement, a apporté un peu de réconfort aux survivants
de la catastrophe. Mais la nourriture, les couvertures et les
tentes manquaient toujours.



Le séisme, d'une magnitude de 6,9 sur l'échelle de moment (Mw),
est le pire séisme en Chine depuis celui qui avait frappé la
province voisine du Sichuan en mai 2008, faisant plus de 87'000
morts et disparus. Le séisme de mercredi a été suivi d'un millier
de répliques. Hu Jintao est rentré précipitamment à Pékin en
provenance du Brésil où il participait à un sommet des BRIC
(Brésil, Russie, Inde et Chine) qui a été avancé et écourté.



afp/ps

Publié

Visite du dalaï lama?

Les habitants de Jiegu parlaient avec émotion dimanche d'une possible visite du dalaï lama, au lendemain des déclarations du chef spirtituel exilé des Tibétains demandant à Pékin de le laisser se rendre dans sa province natale sinistrée du Qinghai.

"Pour répondre aux voeux de nombreuses personnes là-bas, je souhaite m'y rendre afin de leur offrir du réconfort", a-t-il dit dans un communiqué transmis depuis Dharamshala, au nord de l'Inde, où il vit en exil.

"Tout le monde voudrait que le dalaï lama vienne ici. Il devrait venir", dit à l'AFP Dorje, un homme de 52 ans, qui fait ses prières dans un temple bouddhique. Une visite de la bête noire de Pékin, qui n'a plus mis le pied en territoire chinois depuis son exil en 1959, semblait toutefois hautement improbable.

Les moines en robe rouge ont joué un rôle de premier plan dans les secours, fouillant à mains nues les décombres des habitations de pisé et de bois qui se sont effondrées comme des chateaux de cartes. Ils ont procédé à la crémation samedi de centaines de corps, pour éviter que des épidémies ne se propagent.